« Il Corriere di Tunisi », vieux journal mais nouvelles idées

La présence italienne en Tunisie est ancienne et continue de se manifester par divers signes aujourd’hui. Avant la vague de terreurs qui a pris pour cibles un hôtel et un important musée de la capitale tunisienne cette année, ce pays était la destination privilégiée des touristes italiens. Et il n’est pas rare de rencontrer dans les régions italiennes des rapatriés de Tunisie ou, à l’inverse, des personnes souhaitant aller passer leur temps de retraite en Tunisie.

C’est pour servir de lien à la communauté italienne que le journal « Il Corriere di Tunisi » fut fondé en 1956, presqu’en concomitance avec l’indépendance de la Tunisie. Des vagues d’Italiens sont rentrés dans leur pays mais la minorité restée sur place a continué à entretenir la double flamme : celle de l’italianité et celle de l’amitié avec le pays et le peuple de Tunisie. Ce journal est aujourd’hui l’unique imprimé en langue italienne dans tout le monde arabe.

D’abord hebdomadaire, il est devenu un mensuel qui ne veut pas s’enfermer sur les seules réalités italiennes ou italophones. Au titre originel, a été rajoutée la mention « Euromediterraneo » pour souligner la volonté de rattachement à l’histoire et à la culture des peuples qui lient les nations, européennes, africaines ou asiatiques du pourtour méditerranéen. Le journal continue de paraître sur les rotatives de la Maison Finzi, première imprimerie autorisée en Tunisie… en 1862 !

En avril prochain, les festivités des soixante ans seront célébrées à la Bibliothèque nationale de Tunisie. Des concerts de musique sont prévus, ainsi qu’une conférence-débat sur le rôle de la presse dans les cultures politiques des deux rives de la Méditerranée, avec en toile de fond la démocratie comme valeur commune. Le journal sortira pour l’occasion une édition spéciale retraçant l’histoire des Italiens de Tunisie depuis les années 1800.