Prix des matières premières: la BAD appelle les pays africains à diversifier leur économie

Le patron de la BAD a rencontré le 11 février, des partenaires techniques et financiers au siège de l’institution à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Pour cette rencontre, le successeur de Donald Kaberuka veut inculquer la culture du « Hi Five », qui signifie en français « Salut », tout en tendant les cinq doigts de la main. Les cinq doigts, selon le banquier, expriment en style imagé,  les cinq priorités pour le développement de l’Afrique. Il s’agit, en effet, « d’éclairer et électrifier l’Afrique, la nourrir, l'industrialiser, l'intégrer et améliorer la qualité de vie des populations africaines » qui représentent une ambition de la BAD de parvenir à un accès universel à l’énergie d’ici 2025.

Cet ambitieux projet implique la mobilisation d’importants moyens. Or, depuis presque deux ans, les Etats africains font face à une chute vertigineuse des prix du baril du pétrole et de certaines matières premières comme les minerais et métaux.  Les ressources pétrolières contribuent, à elles seules, à 70 ou 80 pourcent du budget de certaines nations du continent. Les crises socio-économiques deviennent inévitables. Des institutions financières et partenaires au développement tentent de sauver la situation, en proposant des issues plausibles (en vue de la création des emplois et richesses).

« Il faut que les pays africains fassent la diversification nécessaire de leur économie. », a renchéri le président Akinwumi Adesina devant quelque 1000 participants à Abidjan, ajoutant que cette dégringolade des prix des matières premières, est une chance pour forcer ces pays à diversifier leurs revenus par d'autres activités. Il envisage des secteurs porteurs d’emplois et richesses comme l’énergie, l’agro-industrie, le bois, la TIC, les bâtiments et travaux publics, les transports…

En ce qui concerne l’énergie, un investissement de 6000 milliards de Fcfa est prévu pour les cinq prochaines années « pour porter la puissance d’électrification à 160 Gw ». Mais, dit-il, pour y arriver, les sources publiques et privées devraient apporter une assistance de 25 milliards de Fcfa sur la même période, admettant tout de même que l’Afrique est dans une dynamique de croissance et de résilience.

Akinwumi Adesina a rassuré en ces termes « s’il est possible de croire en l’Afrique, il l’est aussi pour la BAD » qui, dans un statut de résilience et de dynamisme, est parvenue à dépasser ses objectifs de prêts  (un volume de +120%) et a atteint près de 90% des objectifs de financement du Fonds africain de développement (Fad), rapporte le site abidjan.net. Le montant des prêts et dons de la BAD a connu une hausse de 26% en 2015, passant 4500 milliards de Fcfa les dons et prêts de cette année contre environ 3500 milliards de Fcfa en 2014.