Sondage Les Points : révélation des ministres qui ont marqué l'année 2016

Mercredi 30 Mars 2016 - 19:36

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Pendant que plus d’une dizaine de membres du gouvernement ont obtenu des côtes supérieures à 60 %, certains sont en dessous de la moyenne et d’autres ont vu leurs côtes baisser alors que d’autres encore ont été presque effacés. Michel Bongongo continue, par ailleurs, à mener la tête du baromètre.

La dernière étude publiée, le 30 mars, par l’institut de sondages Les Points a permis de distinguer deux catégories de ministres. Il s’agit de ceux qui ont véritablement profité de cette période pour se refaire une santé au baromètre Les Points et ceux qui sont restés muets voire fantômes et qui ont replongé dans les bas-fonds.

À en croire les résultats de cette enquête globalement, le ministre du Budget, Michel Bongongo, conserve sa première place dans l’opinion. «Sa détermination à lutter contre le détournement des salaires des agents et fonctionnaires de l’État est la cause principale de son succès», a révélé l’institut Les Points.

Cette enquête a également noté la satisfaction des sondés pour l’amélioration des conditions de paie en province ainsi que leur attente à mieux faire dans les jours à venir. «Ils espèrent que la récupération des sommes détournées permettrait au gouvernement de prendre en charge des milliers d’autres fonctionnaires mécanisés mais non payés et d’envisager une amélioration de l’enveloppe salariale des agents et fonctionnaires de l’État », a précisé cette étude. Malgré la chute du franc congolais face au dollar américain, situation dont les causes sont exogènes à l’action du gouvernement, Michel Bongongo jouit d’une confiance de 79 % dans l’opinion.

La deuxième marche du sondage est un fauteuil pour deux. Elle est d’abord occupée par « le champion de la promotion de l’emploi », le vice-Premier ministre Willy Makiashi, qui marque plusieurs points grâce au lancement du Programme Emploi-Diplômé (PED) que doit exécuter l’Office national de l’emploi. Ce programme, a souligné cette étude, bénéficie d’une adhésion totale des jeunes en ce qu’il vient contourner la difficulté liée à l’expérience professionnelle qui verrouillait les emplois. Il jouit également de l’effet d’annonce de la conception, par la Tunisie, de micro projets dans la perspective de la création des emplois pour les jeunes et les femmes des campagnes. La cote de Willy Makiashi passe de 60%, en février 2016, à 68% en mars.

Le second occupant de ce fauteuil est le ministre des Transports et Voies de communication, Justin Kalumba Muana Ngongo, qui connaît une stabilité de cote dans l’opinion à la suite des nombreuses actions réalisées a la tête de ce ministère. Au cours de ce mois de mars, note l’institut Les Points, son opinion s’est renforcée grâce à un chapelet d’actions, notamment  l’acquisition d’un troisième aéronef, un bombardier Q400 pour Congo Airways; l’arrivée d’un nouveau lot de 100 bus « Esprit de vie », acquis grâce au fonds de remboursement des acquéreurs du premier lot ; la fin de la réhabilitation du bateau Gungu et les travaux de dragage du bief maritime Matadi-Boma.

Classé quatrième, le baroudeur ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, maintient son rythme de travail depuis sa nomination. « Sa présence sur tous les fronts au niveau international ne passe pas inaperçue. Aussi, sur le plan diplomatique, le pays va de victoire en victoire et cela grâce à son dynamisme sur le terrain », a expliqué cette étude. À en croire certains experts cités par Les Points, n’eût été sa présence à la COP 21, la RDC aurait connu un échec total. Il est crédité de 67%.

La cinquième marche du podium est occupée par le ministre de Santé, Felix Kabange Numbi, qui obtient 66%. Il connaît un accroissement de 4% comparativement au mois de février 2016. Il est noté que durant son mandat, toutes les campagnes de vaccination organisées ont été totalement réussies alors que les sondés ont également reconnu la maîtrise et l’éradication d’Ébola ainsi que la réussite dans son combat contre les épidémies de choléra. Néanmoins,  il reste la publication des résultats sur les échantillons prélevés et envoyés dans un laboratoire à l’étranger pour examen approfondis de l’épidémie de la fièvre jaune qui a déjà tué plus de 180 personnes en Angola. Sur le plan politique, a souligné cette étude, Kabange Numbi passe pour « Blé Goudé », véritable général des rues du régime Kabila. « À chaque fois, il a toujours su massivement mobiliser pour son Raïs, à Kinshasa comme à l’intérieur du pays », a révélé cette étude.

Le retour sur scène de Fridolin Kasweshi

Malgré les critiques formulées sur l’état des infrastructures routières, le ministre des Infrastructures, Fridolin Kasweshi, de retour sur scène depuis février dernier a réussi à redorer son image grâce à son plaidoyer pour des fonds supplémentaires en faveur de l’entretien et la construction des routes. Il occupe la sixième marche du baromètre de mars 2016. Très rare dans son bureau climatisé et présent sur le terrain pour palper les réels problèmes des routes à travers la République, il connaît, à en croire cette étude, une forte appréciation à Kinshasa à la suite de la poursuite des travaux d’aménagement de la route By-pass et l’avenue Nguma ainsi que tant d’autres chantiers routiers ouverts à travers la ville de Kinshasa. Alors que la fin des travaux de la route de N’djili brasserie fait également partie des actions qui l’ont propulsé en mars. Il connaît une hausse de cote de 7% comparativement au mois de février et s’en tire avec 65% de confiance.

Le ministre des Médias et porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende Omalanga, vient à la septième place, avec 64% d’opinions favorables. Prompt à la réaction, il n’a jamais manqué l’occasion de défendre la RDC. Il est toujours attendu sur les dossiers les plus chauds. Et à chaque fois, il a su répondre valablement. De plus en plus, le ministre laisse son bureau pour aller à l’écoute de la population et souvent dans des quartiers reculés de Kinshasa. Cela lui vaut, a noté l’institut Les Points, la sympathie de la population. Surtout son implication au sein de l’un des clubs de football les plus populaires de Kinshasa, le FC La Renaissance, lui a valu une visibilité autre que politique. Cependant, on reproche à Mende d’être beaucoup plus porte-parole du gouvernement que ministre des Médias.

Classé huitième avec 58%, le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Théophile Mbemba, rayonne à la tête de son ministère. Il s’était fixé plusieurs objectifs dès son entrée en fonction, entre autres mettre fin à la problématique des années académiques élastiques, uniformiser les frais académiques dans les établissements publics, le respect strict du calendrier académique. « À ce jour, le tableau est vert. Le dernier coup de balai réalisé lui a permis de se débarrasser de certains esprits corrompus et paresseux afin d’atteindre les objectifs annoncés », a souligné cette enquête réalisée par Les Points.

À la neuvième place, avec 56% d’opinions favorables, se pointe le vice-Premier ministre (VPM) et ministre de l’Intérieur Évariste Boshab, qui passe pour l’homme des situations difficiles. Son choix à ce poste, ont reconnu les sondés, cadre avec le contexte politique de l’heure. Après avoir fait parler de lui lors des manifestations de janvier 2015, il a marqué de son empreinte les récentes élections des gouverneurs et la mise en place des nouvelles Assemblées provinciales. Seulement, le VPM a été assez absent sur le terrain où on l’attendait le plus, celui de l’insécurité grandissante à Beni. Depuis sa nomination, il n’a pas fait plus de deux voyages dans cette région, alors que les massacres y sont perpétrés presque tous les jours.

À peine nommé ministre des Sports et de la Jeunesse, Denis Kambayi occupe la dixième place du palmarès Les Points. Certains le qualifient d’opportuniste ayant bénéficié d’une chance. Mais des fois, pour réussir dans la vie, il faut bien bénéficier du facteur chance. Denis Kambayi devait accompagner l’équipe nationale des joueurs évoluant au pays au Chan 2016 qui se jouait au Rwanda. Mission réussie avec brio car l’équipe nationale a non seulement battu l’Angola et le Rwanda lors de ce championnat mais a même remporté le trophée final, le deuxième de son histoire. Pour l’heure, on attend beaucoup plus du ministre notamment l’instauration de l’ordre au sein de la Ligue nationale de football et de l’équipe nationale senior de football. La tache noire demeure cependant le retrait de certaines équipes nationales à des différentes compétitions auxquelles elles étaient engagées, d’absence des moyens. Aussi les sondés l’accusent-il également d’avoir influencé la sanction contre le Daring club Motema Pembe. Ces facteurs ont largement influencé la chute de sa cote qui passe de 72% en février à 53% en mars, soit une chute de 19%. Il clôture la liste des ministres au-delà de la moyenne.

Henry Yav Muland, onzième de la liste, est donc celui qui est venu briser la mauvaise pratique érigée en système de gestion au ministère des Finances. Depuis son arrivée, un nouveau vent souffle dans le secteur. On entend plus parler des 20%. « Les dossiers en règle sont vite expédiés dans la chaîne de la dépense sans aucune conditionnalité. Aussi le ministre a-t-il été présent à tous les sommets et séminaires ayant trait à son secteur. Cependant, les finances du pays se portent très mal, l’État est en déficit, les régies financières ne parvenant plus à atteindre leurs assignations. Les mois à venir s’annoncent donc difficile pour le gouvernement », ont souligné les sondés. Henry Yav Muland a réalisé 51%.

Des ministres en dessous de la moyenne

La liste se poursuit en dessous de la moyenne avec notamment le vice-premier ministre des PT-NTIC, ancien secrétaire général du Mouvement de libération du Congo, Thomas Luhaka, qui chute dans l’opinion. Entré dans l’exécutif à la faveur de la mise en place du gouvernement de cohésion nationale et placé à la tête d’un ministère à la fois stratégique et technique, il traverse une période des fortes turbulences. Près de deux ans après sa nomination, il donne encore l’impression de se rechercher. Les recettes sont au plus bas, la qualité des services fournis par les entreprises des télécommunications est très médiocre et  les usagers ne cessent de s’en plaindre. Bref, il y a une absence totale de l’autorité dans le secteur des télécommunications. Le scandale des pots-de-vin récemment révélé par les médias et dans lequel Luhaka a été trempé n’a fait qu’écorner de plus son image. Sa cote passe de 55% en février à 43% mars 2016, soit une chute de 12%.

Le ministre de l’Économie nationale, Modeste Bahati, classé treizième, a obtenu 41%. L’homme aux méthodes draconiennes, Alexis Thambwe, classé quatorzième, a réalise 40% d’opinions favorables. Quinzième sur la liste avec 38% d’opinions, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel, Maker Mwangu. À la seizième position se pointe Salomon Banamurhe avec 36% d’opinions favorables. Dix septième sur la liste, Aimé Ngoyi Mukena réalise tout de même 35% d’opinions. Le ministre Tryphon Kin Kiey Mulumba, dix-huitième dans la liste, réalise 34%. Réputée dame de fer, la ministre du Portefeuille, Louise Munga, est classée dix-neuvième et totalise 32%. Propulsé dixième en février avec 51% grâce à la remise des trophées aux entrepreneurs congolais, Germain Kambinga perd 21% comparativement au mois de février après l’avalanche des remises des trophées et se classe à la vingtième place. Le ministre de la Défense nationale, Crispin Atama, est crédité de 28%, alors que d’autres ont soit moins de 20% soit sont passés inaperçus.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des membres du gouvernement.

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