Résolution des conflits : le coordonnateur du Système des Nations unies au Congo explique le rôle de cette organisation

Mercredi 6 Avril 2016 - 19:52

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C’est au cours de la soirée d’entente du Rotary international célébrée à Brazzaville, que le coordonnateur du Système des Nations unies en République du Congo, Anthony Kwaku Ohemeng-Boamah, a expliqué à l’ensemble de toutes les personnes présentes au cours de cette soirée le rôle de l’ONU dans la résolution des conflits

D’entrée de jeu, le coordonnateur du Système des Nations unies en République du Congo, déclare dans son exposé que les Nations unies ont plusieurs manières de démontrer leur rôle dans la résolution des conflits. L’approche préconisée est celle fondée sur deux chapitres de sa Charte, qui sont : le préambule et le premier chapitre de la Charte. Ils décrivent les buts et principes de cette organisation.

Concernant la Charte, il convient de noter que les Nations unies travaillent d’abord, en amont, pour prévenir et même résoudre des conflits. Comme énoncé dans son préambule, il y a obligation pour les États membres de respecter les droits inaliénables de leurs citoyens : satisfaire l’épanouissement des citoyens à travers le développement socio-économique ; veiller à la justice et la coexistence pacifique qui sont des moyens efficaces pour prévenir et résoudre les conflits. Le Préambule, malgré son insistance sur la paix et la sécurité internationales donne l’option de possibles interventions dans des Etats membres (qui ne seront pas considérées comme ingérences dans les affaires d’un Etat car les conflits internes peuvent perturber la paix internationale.

Et pour assumer cette responsabilité de prévention et de résolution de conflits, la charte des Nations unies exhorte les Etats membres à recourir à ses institutions pour renforcer ses capacités institutionnelles. Cette interprétation du préambule veut également dire que les agences, fonds et programmes des Nations unies ont aussi pour mandat la prévention ainsi que la résolution des conflits à travers le raffermissement du tissu social, renforcement de la société civile et des institutions pour permettre aux Etats membres de pouvoir gérer et résoudre les conflits qui sont inhérents à la communauté humaine. Dès lors, l’on peut noter que l’un des aspects les plus importants du rôle des Nations unies dans la prévention et la résolution des conflits découle de la coopération entre les pays membres et les Agences, Fonds et Programmes des Nations unies.

L’autre aspect du rôle des Nations unies, dans la résolution des conflits, peut-être très visible ou très connu, est celui des mandats par ses organes face à des perturbations graves de la paix et la sécurité internationales. Les deux organes qui sont notoirement connus par leurs actions à ce niveau sont l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité.

Le Conseil de sécurité, au chapitre 6 et surtout au chapitre 7 de la charte peut mandater des mesures coercitives ; des sanctions ; des déploiements des missions de maintien de la paix pour résoudre des conflits. C’est plus visible car il y a toujours plus de moyens et l’Etat concerné traverse de moments difficiles médiatisés. Toutefois, et d’une manière générale (la partie de l’iceberg qu’on ne voit pas), le secrétaire général fait recourt aux médiateurs, envoyés spéciaux, représentants spéciaux, missions discrètes et spéciales, missions d’enquêtes, missions d’experts, etc., pour chercher à résoudre des conflits avant de se référer au Conseil de sécurité pour légiférer sur des réponses plus robustes. Le Conseil de sécurité dans le droit international est la seule instance qui puisse autoriser certaines mesures coercitives et militaires.

Les Nations unies accusent quelques faiblesses

Le coordonnateur du système des Nations unies en République au Congo, a reconnu que cette organisation accuse aussi quelques faiblesses. La première raison qui peut expliquer cela est que les Nations unies sont une organisation des Etats membres qui prônent l’intégrité territoriale et le principe de non-ingérence. Mais ce principe peut entrainer, des interventions tardives des Nations unies lorsque certains Etats, qui ont la première responsabilité, récusent à protéger les droits de ses citoyens. La seconde est que, les Nations unies, à travers sa charte, prônent aussi le principe de subsidiarité. Ce principe voudrait qu’en cas de perturbation de la paix ou l’émergence d’un conflit, les groupements sous régionaux et régionaux jouent un rôle plus accrus. Lorsque ce rôle n’est pas bien joué, ceci peut être interprété comme une incapacité ou arrivée tardive des Nations unies ; Quant à la troisième raison, elle est le fait que les Nations unies dépendent de ses pays membres pour la prise de décision et d’orientation en cas de conflit aigu et de perturbation grave de la paix et la sécurité internationale. Il y a des moments où l’interprétation de la gravité de la situation n’est pas partagée de la même manière. Parfois encore, des intérêts particuliers prennent le dessus retardant l’utilisation des instruments des Nations unies pour résoudre des conflits…

 

 

 

                                                                                                           

 

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : le coordonnateur du Système des Nations unies en République du Congo, Anthony Kwaku Ohemeng-Boamah

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