Environnement : les femmes appelées à la lutte contre les changements climatiquesLundi 18 Avril 2016 - 16:30 L'appel a été lancé au cours d’une rencontre organisée, le 13 avril, dans la salle de Sueco par la direction départementale de la Promotion de la femme qui a réuni les femmes de la ville sur le thème relatif au réchauffement climatique. Suggestion leur a été faite de se regrouper pour mener des actions et se mobiliser afin de représenter le pays à la COP 22 au Maroc. Les participantes ont aussi été instruites sur leurs droits et devoirs dans la mise en œuvre des institutions de la nouvelle République.
L’activité placée sous la houlette de Bruno Fructueux Bountsana, secrétaire général du département, a connu la participation de Madeleine Paka Zoulouka, directrice départementale de l’Intégration des femmes au développement du département. La rencontre, a indiqué félicité Diop Tchiloumbou, directrice départementale de la Promotion de la femme, est le prolongement des activités du mois de mars non réalisées. Le thème sur les changements climatiques a eu deux volets. Le premier portant sur le sous-thème « Rôle de la femme dans la lutte contre les changements climatiques : en route vers la COP 22 au Maroc» a été développé par Diane Osso, présidente de l’ONG Congo vert ( Cove). Estimant que les femmes congolaises étaient en majorité encore ignorantes des dangers que représente ce phénomène pour une meilleure compréhension, elle a débuté sa présentation par la projection du document sur les causes et les conséquences des changements climatiques réalisé par le journal Le monde. Diane Osso a instruit les femmes sur certaines notions importantes dont elles devront s’approprier puis les a appelées à s’impliquer effectivement dans la lutte contre les changements climatiques et à se mobiliser pour participer à la COP 22 qui aura lieu en novembre prochain au Maroc afin de faire entendre leur voix : «Nous ne devons pas tout attendre du gouvernement. Il est temps pour nous de se lever, de se mettre en réseau ou en coopérative et mener des actions pour contribuer effectivement à la lutte contre les changements climatiques. Nous devons nous mobiliser pour représenter fortement notre pays à la COP 22 au Maroc. Plus nous serons nombreuses plus nos voix porteront.» Dans sa présentation portant sur le deuxième volet du thème, à savoir « Femme et réchauffement climatique », Fréderic Pambou, expert en patrimoine culturel, a souligné que les femmes font 90% du travail dit invisible. Il s’avère necessaire de réduire la pénibilité de son travail pour qu’elle ait le temps de jouer son rôle dans la lutte contre les changements climatiques. Il a évoqué la part de responsabilité de la femme dans ce phénomène, notamment dans la déforestation avec l’utilisation du bois d’énergie, dans l’agriculture d’autosubsistance avec la pratique de certains procédés nuisibles comme la culture sur brulis. Il faut donc qu’elle opte pour des méthodes moins nuisibles. La pratique de l’agroforesterie (culture des arbres fruitiers) par exemple est un moyen pour elle de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. Pour plus d’efficacité dans cette lutte, Fréderic Pambou a suggéré la création d’une cellule locale de transfert de technologie de base, la réflexion sur la manière de faire les transferts des technologies Sud-Sud, la création d’un comité locale pour la COP 22. Bien avant le développement de ces deux sous-thèmes, Sylvie Tchignoumba, présidente départementale de l’Association des femmes juristes, a instruit les femmes sur leurs droits et devoirs dans la mise en œuvre des institutions de la République. Il ressort de son exposé qu’il n y a pas encore d’avancées significatives en matière des droits de femme. Pour elle, il faut un changement de mentalités. La femme congolaise doit s’approprier ses droits «car on ne peut pas exercer ses droits si on ne les connaît pas». Elle doit participer à la mise en place des institutions par le droit de vote mais aussi son droit à l’éligibilité grâce à son engagement dans la politique et à son appartenance à un parti. Elle doit s’impliquer pour entrer dans les institutions (gouvernement, sénat, parlement, conseil) et se former pour exceller et faire partie des instances de prise de décisions, s’impliquer dans le développement du pays dans tous les domaines. Pour Félicité Diop Tchiloumbou, le changement de comportement implique la responsabilité et la volonté. Les femmes doivent gravir les marches pour s’affirmer et s’exprimer. Interpellant leur activisme sur les questions de parité, elle les a invitées à s’approprier la nouvelle Constitution, particulièrement les articles qui les concerne et à saisir les opportunités de parité qui ont été offertes. «La femme doit être ambitieuse et chercher à participer à la gestion du pays», a-t-elle déclaré. Pour elle, la femme qui joue le rôle de sapeurs-pompiers dans les conflits étant malheureusement la première victime, elle doit faire de la notion de paix sa prière quotidienne. Au terme de l’activité, les femmes ont adressé une recommandation au président de la République lui demandant l’application effective des articles de la nouvelle Constitution garantissant la parité et la représentativité de la femme, souhaité la création d’un Conseil consultatif des femmes et appelé le président de la République à s’impliquer dans le maintien de la paix et de la sécurité dans le pays ainsi que dans la lutte contre les antivaleurs. Lucie Prisca Condhet N’Zinga Légendes et crédits photo :Photo 1-Une vue de la salle lors de la rencontre/crédit photo Adiac
Photo 2-Les femmes lors de la rencontre/crédit photo Adiac Notification:Non |