Burkina Faso : le mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré n’a pas été annulé

Mercredi 18 Mai 2016 - 11:51

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Un haut magistrat du parquet militaire du Burkina Faso, cité par l’Agence France presse (AFP), qui a requis l’anonymat, a démenti l’annulation du mandat d’arrêt international contre l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré pour son implication présumée dans l’assassinat de son prédécesseur, le président Thomas Sankara, tué lors du coup d’Etat qui le porta au pouvoir en 1987.

« Le mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré n’a pas été annulé. Je peux même dire qu’il n’a jamais été annulé (...). Les mandats qui ont été annulés concernent uniquement ceux sur le coup d’Etat et non le dossier Thomas Sankara dans lequel l’ex-président Blaise Compaoré est poursuivi. Ce sont des dossiers complètement distincts qu’on ne peut pas joindre », a expliqué le magistrat.

Le juge a estimé que le procès contre l’ancien président aura effectivement lieu même si le procureur général de la Cour de cassation - la plus haute juridiction dans l’ordre judiciaire du Burkina -, Armand Ouédraogo, avait parlé de l’annulation de tous les mandats d’arrêt émis par le tribunal militaire pour « vice de forme ».

La justice militaire burkinabè, rappelons-le, avait lancé le 4 décembre 2015 un mandat d’arrêt international contre Blaise Compaoré, réfugié en Côte d’Ivoire depuis qu’il a été renversé le 31 octobre 2014.  Le 28 avril, le procureur  général de la Cour de cassation avait déclaré que « tous les mandats d’arrêt internationaux ont été annulés aujourd’hui par la Cour de cassation pour vice de forme ». « Cela concerne aussi bien le mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré, celui contre Guillaume Soro et bien d’autres », avait-il précisé.

Poursuivi pour « assassinat, attentat et recel de cadavre », des faits passibles de la peine de mort, encore en vigueur au Burkina Faso, Blaise Compaoré sera donc jugé prochainement, si l’on en croit les propos du magistrat du parquet militaire. Quant au président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, il avait été inculpé par ce même tribunal militaire burkinabè pour son implication présumée dans le coup d’Etat perpétré mi-septembre 2015 au Burkina contre le gouvernement de la transition mis en place après la chute de Blaise Compaoré.

 

 

Nestor N'Gampoula

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