Photojournalisme : Visa pour l'Image expose un monde en pleine tourmente

Samedi 3 Septembre 2016 - 8:39

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Ouvert le 27 août, la 28ème édition du festival international de photojournalisme, Visa pour l’Image se tient jusqu’au 11 septembre dans le sud de la France, à Perpignan, présentant quelques vingt-deux expositions d’une grande diversité de sujets

Visa pour l'Image, le festival international de photojournalisme présente pour sa 28ème édition un monde en pleine tourmente à Perpignan dans le sud de la France.

Crise des migrants, guerre contre le groupe Etat islamique, ravages du virus Zika, cette édition de Visa pour l’image explore les maux qui tourmentent notre monde. Selon Jean-François Leroy, directeur et cofondateur du festival « La thématique la plus visible ce sont les migrants avec trois expositions, dont celle d'Aris Messinis du bureau de l'AFP à Athènes » sur le flot de réfugiés vers l'île grecque de Lesbos et intitulée "Scènes de guerre en zone de paix".

Près de cents sujets sont présentés gratuitement au public, projetés en plein air sur un écran de 26 mètres de long. 3.000 professionnels accrédités et 280 agences représentant une cinquantaine de pays sont attendus à Perpignan.

On y verra notamment les travaux du Grec Yannis Behrakis qui, après avoir parcouru les conflits déchirant le monde pendant 25 ans, est revenu dans son pays couvrir l'arrivée massive de Syriens, Afghans et Irakiens fuyant les horreurs de la guerre. 

La Française Marie Dorigny s'est de son côté attachée à suivre les femmes migrantes. Avec leurs enfants, elles ont représenté plus de la moitié des passagers entassés dans des canots pneumatiques tentant de rejoindre les rives européennes.

Jamais, depuis la guerre du Kosovo, Visa pour l'Image n'avait reçu autant de propositions de sujets sur cette crise historique.

En septembre 2015, au moment de la précédente édition du festival, la photo du cadavre du petit Aylan Kurdi sur une plage turque avait fait le tour du monde et suscité une vague d'émotion planétaire. Il y a quelques jours, l'image du petit Omrane, 4 ans, hagard et recouvert de sang, blessé à Alep (Syrie), avait également beaucoup ému.

Réagissant sur la crise des migrants, l’un des sujets phare de l’exposition, le directeur du festival s’emporte « Une photo n'a jamais arrêté une guerre ni influencé un responsable. Et je le regrette » ; « après, il ne se passe rien. On  a dit plus jamais ça mais on les laisse se noyer ».

Les attentats qui ont frappé seront abordés en soirées uniquement lors des projections. « On a adopté un principe : un attentat à Nice, Paris ou Bruxelles a la même importance qu'un attentat à Kaboul ou Alep. On refuse le ‘‘mort au kilomètre’’, selon lequel un piéton écrasé à Perpignan est plus important qu'un double attentat à Kaboul avec plus de 200 morts », a-t-il déclaré à l'AFP. Puis d’ajouter, « on met tous les attentats au même niveau, c'est ma responsabilité en tant que directeur d'un festival international », insiste-t-il.

Crée en 1989, Visa pour l’Image s’est taillé une image de marque devenant un rendez-vous incontournable de la profession. Le festival offre une visibilité à des travaux qui ne font pas nécessairement la Une de l'actualité, comme la situation très difficile des homosexuels et transgenres en Afrique, les sans-abris à Rio, les conflits au Soudan du Sud ou même en Afghanistan

Cette année, un accent particulier est mis sur les nouvelles technologies en associant, le New Lab de Google qui depuis sa création a pour but de réorganiser et de développer les fonctionnalités de Google et YouTube pour aider les journalistes dans leur travail et à chercher d'autres moyens de collaborer, notamment dans les domaines du data journalisme.

Dona Elikia

Légendes et crédits photo : 

Le festival international de photojournalisme a ouvert ses portes le 27 août

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