Centrafrique : Bangui entre ville morte et tirs nourris

Mardi 25 Octobre 2016 - 13:55

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Le 24 octobre, la capitale centrafricaine est restée paralysée suite au mot d’ordre de ville morte lancé par le groupe de travail de la société civile pour réclamer le retrait des Casques bleus.

Depuis 6h du matin, des tirs ont été entendus dans la capitale pour disperser les manifestants. De sources concordantes, huit corps dont quatre femmes et quatre hommes ont été transportés dans les morgues de la capitale.

Les commerces ont été fermés à travers la ville et les patrouilles de la Minusca ont été limitées. Les barricades érigées sur les artères de la capitale et les pneus brûlés, empêchant toute circulation, ont montré que le mot d’ordre a été suivi dans tous les arrondissements de Bangui. « On peut compter au total 15 barricades, sur les axes Bimbo-Petevo en allant vers Kolongo. Il n’y a pas de circulation. Tous les commerces sont fermés, le marché est vide. C’est très tôt ce matin que certains commerçants avaient ouvert leurs portes mais vers 6 heures, tout a été fermé, même les pousses-pousses ne circulent pas », témoigne un manifestant du 6ème arrondissement de Bangui.

Malgré l’appel du gouvernement lancé par le premier ministre au travail, l’administration est restée paralysée. Certains hôpitaux comme l’hôpital communautaire de Bangui ont un accès très difficile à cause des manifestants. Jusqu’à 9h GMT, la situation n’était pas encore maitrisée par les forces onusiennes et les forces de sécurité intérieure qui continuaient de les disperser  par des tirs à gaz lacrymogène et à l’arme légère.

Ce mot d’ordre n’a pas été respecté au PK12, ainsi que dans la majorité des villes des provinces. Pendant qu’à Bangui les habitants sont restés cloîtrés, à Bossangoa, la population a célébré la journée mondiale des Nations unies. Outre la psychose, les villes de Boali et de Bambari n’ont également pas été affectées par cet appel. Même constat à Nzako, où ce mot d’ordre a été timidement observé. Plusieurs autres villes des provinces n’ont pas observé le mot d’ordre.

La société civile avait lancé une pétition depuis six jours pour réclamer le retrait des forces onusiennes, accusées de passivité face aux violences dans le pays. La Minusca avait rejeté les accusations et les déclarations contre ses troupes. Cette ville morte intervient après celle dénommée « le temps de Béafrika » organisée en 2015 par la société civile.

Josiane Mambou Loukoula

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