France-Afrique : Manuel Valls plaide pour « la création d’un système d’échanges euro-africain sur le modèle d’Erasmus

Lundi 31 Octobre 2016 - 14:45

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Le Premier ministre français, Manuel Valls a entamé le 28 octobre une visite de quatre jours qui va le conduire à Lomé au Togo, à Accra au Ghana, et à Abidjan en Côte d’Ivoire (28-31 octobre 2016). Cette visite vise à renforcer les liens entre la France et les différents pays ouest-africains, et à évoquer les progrès démocratiques, à consolider les relations économiques et commerciales.

A Lomé où la dernière visite d’un Premier ministre français date de 1989  avec Michel Rocard,  Manuel Valls a reconnu « un défaut d’intérêt » de son pays pour le Togo. « La France et le Togo, c'est  plus de 100 ans d'histoire commune, une tradition d'amitié et de confiance. La France croit au Togo, à son avenir. […]Nous n'avons pas suffisamment porté attention à ce pays, qui se tourne pourtant vers nous, qui attend beaucoup, beaucoup de la France », a  déclaré Manuel Valls, après un entretien avec le président togolais, Faure Gnassingbé.

Ajoutant : « la France croit au Togo. La France veut une relation plus forte avec le Togo. C'est ce message que je suis venu porter ici, c'est ce que je viens de proposer au président ». Pour lui, le Togo change dans le « bon sens », malgré les défis présents, tels que la démocratie, l’état de droit, les reformes institutionnelles.

À six mois de l’élection présidentielle française, la visite africaine de Manuel Valls apparaît comme un possible recours en cas de renoncement de François Hollande. Depuis sa nomination à Matignon en 2014, Manuel Valls s’est rendu au Tchad, au Niger, au Mali, au Burkina Faso, au Sénégal, et aujourd’hui au Togo, au Ghana et en Côte d’Ivoire. Il revendique un intérêt personnel  pour l’Afrique où son grand-père a vécu, notamment en Sierra Leone. Manuel Valls  a une vision optimiste de l’Afrique. Il défend l’idée que l’Afrique est le continent de l’avenir.

Manuel Valls défend un Erasmus africain

Dans une tribune dans le journal le Monde, le Premier ministre a appelé à s’affranchir du passé de l’esclavage, écartant les revendications de réparations financières, tout en défendant une « mémoire apaisée » de l’ « horreur » et du « désastre » de la traite négrière. Pour Manuel Valls « on ne peut pas réparer l’esclavage mais on peut préparer l’avenir ». Il plaide pour « la création d’un système d’échanges euro-africain sur le modèle d’Erasmus, plutôt que des réparations, c'est-à-dire renforcer les liens entre nos deux continents ».

Car « la mémoire ne doit pas désunir », mais au contraire « refermer les fractures et rassembler, dès lors que l'on fuit ce penchant terrible de la concurrence mémorielle, de la hiérarchie, de la comparaison entre les souffrances des uns et les malheurs des autres ». Il appelle toutefois à ne pas confondre l'histoire de l'Afrique et celle de l'esclavage, « à laquelle on veut trop souvent la réduire ». "Je sais que l'Afrique a en elle la force de s'affranchir de ce passé », écrit-il.

A Dakar en septembre dernier, Manuel Valls a réaffirmé la fin du pré carré de la France en Afrique pour une vision moderne des relations entre l’Afrique et l’ancienne puissance coloniale. Il appelle à « une alliance du XXIe siècle entre l’Europe et l’Afrique ».

Au Ghana, il a rendu visite au centre d'entraînement antiterroriste. Et en Côte d’Ivoire, la visite aux militaires français sur la base de Port-Bouët à Abidjan.

 

Noël Ndong

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