Centrafrique : fin officielle de l’opération sangarisLundi 31 Octobre 2016 - 13:12 Paris passe le flambeau à l’ONU mais conserve 350 hommes dans le pays. Lancée il y a trois ans, l’opération sangaris a pris officiellement fin le 30 octobre en présence du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a déclaré que la France ne laisse pas tomber la Centrafrique. Mais des inquiétudes demeurent. Dix mille Casques bleus de la Minusca prennent le relais. « Nous fermons une opération parce que cette opération a été un succès », a déclaré récemment à l’Assemblée nationale, Jean-Yves Le Drian. Enumérant : « Nous avons évité des massacres […] permis un processus de réconciliation intercommunautaire, la reconstitution de l’Etat centrafricain, une élection présidentielle, des élections législatives ». Poursuivant : « Nous avons aussi permis la mise en oeuvre d'un outil de formation de la nouvelle armée centrafricaine (EUTM RCA) et le déploiement de la mission des Nations unies ». Ajoutant : « même si la stabilité n'est pas totalement revenue, il importe maintenant que (...) le relais soit pris et par les forces centrafricaines et par la mission des Nations unies ». Au cours du Conseil restreint de défense, qui a eu lieu le 25 octobre à l’Elysée, la France a arrêté ses modalités d’implication. Ainsi, Paris continuera à participer à la Minusca et à la mission de formation de l’armée centrafricaine mises en place par l’Union européenne (EUTM-RCA). Elle conservera également une capacité d’intervention militaire sur « court préavis » pouvant être mobilisée à la demande du gouvernement centrafricain en cas de « menace sérieuse contre la paix ou les institutions du pays », indique l’Elysée. Equipés de drones d’observation, environ 350 militaires français resteront présents dans le pays. Mais l’action de la France a été ternie par des accusations de violences sexuelles qui attendent d’être confirmées puis jugées. L’opération Sangaris, qui a compté jusqu’à 2000 hommes au plus fort de la crise, laisse cependant « un goût d'inachevé ». Le Secrétaire général des Nations unies, Ban ki-Moon, a déploré la semaine dernière, les attaques contre la Minusca. Il a salué la détermination du gouvernement centrafricain et a réitéré que « les actes de ceux dont l’objectif est de déstabiliser le Gouvernement et de nuire aux perspectives de paix et de stabilité dans le pays, ne doivent pas saper le travail important de reconstruction des infrastructures du pays et de sa cohésion sociale, de promotion de la réconciliation et du redressement économique, de renforcement de l’état de droit, et de création d’opportunités pour tous ». Il s’est félicité des mesures prises pour résoudre les causes profondes du conflit par le biais d’un processus inclusif et pour jeter les bases d’une stabilité dans le pays, convaincu que la prochaine conférence des donateurs, le 17 novembre à Bruxelles, « renforcera le soutien des partenaires internationaux à ces priorités majeures ». Noël Ndong Notification:Non |