Italie : la mafia nigériane prend pied

Dimanche 20 Novembre 2016 - 12:52

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Les efforts de la police et de la douane amènent au démantèlement de plus en plus de filières de trafics nigérianes. Un phénomène inquiétant.

La police a récemment permis de délivrer une jeune Nigériane détenue par un réseau de compatriotes qui la séquestraient depuis des mois, et l’avait forcée à faire le trottoir. Dans le même temps, en Sicile, était repéré et démantelé un trafic de motos volées de luxe en partance pour Lagos. Il y a un mois, c’est à Vérone, dans le nord, que les douaniers ont mis la main sur des valises de produits pharmaceutiques contrefaits provenant du Nigéria et destinés aux marchés italiens mais aussi français et hollandais.

Il s’agissait des produits de beauté sans étiquettes sûres visant le marché des crèmes de beauté dans les salons de coiffures fréquentés par des Africaines en Europe. Pays de mafias multiples dans son sud et, de plus en plus aussi dans son nord, l’Italie regarde avec inquiétude l’allongement de la liste des organisations criminelles animées sur son territoire par des étrangers, mais toujours avec la « participation » (ou l’autorisation ?) des barons locaux qui ont quadrillé le pays. Ajoutant à cela une cohorte de mendiants africains aux portes des supermarchés, un phénomène nouveau, l’Italie organise la riposte. Rafles et reconduites aux frontières, procès et lourdes peines d’emprisonnement ont conduit les chiffres des institutions carcérales à bondir. On estime aujourd’hui que la population carcérale est largement dépassée par les étrangers.

La Guardia di finanza, la police financière italienne, a annoncé mercredi le  démantèlement d'un réseau qui fournissait de faux papiers à des étrangers,  essentiellement des Chinois, pour leur permettre d'obtenir les permis de séjour. Quinze personnes ont été arrêtées, dont trois ont été incarcérées et 12 assignées à domicile, dans le cadre de cette enquête qui a visé un total de 83 personnes. Les responsables de cette autre mafia chinoise sont de respectables cadres italiens, comptables dans deux cabinets de Prato (Toscane) et certains de leurs employés chinois. Ils fournissaient les faux documents aux Chinois mais aussi à tout étranger pouvant débourser une forte somme d’argent. La ville de Prato, non loin de Florence, est connue pour ses activités dans le textile. Il y a deux ans un incendie a pris dans un cabinet clandestin de confection, faisant sept morts parmi les employés (au noir) chinois.

Lucien Mpama

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