Italie : Matteo Renzi encore Premier ministre pour quelques joursMardi 6 Décembre 2016 - 16:15 Le président Sergio Mattarella a demandé au Premier ministre démissionnaire de surseoir à son départ pour quelques jours. La décision était prise et annoncée dimanche soir : « Je veux tout quitter ! ». Matteo Renzi, le Premier ministre italien avait fait part de sa décision au cours d’une conférence nocturne, tirant les conclusions du rejet, sans appel, de sa réforme constitutionnelle par les Italiens au cours du référendum de dimanche. Par 60% de voix contre 40%, les votants ont dit « non » au changement. Et comme il l’avait annoncé, le Premier ministre a fait montre de cohérence en « rentrant à la maison », comme il en avait « menacé » l’opinion en lançant sa campagne. Mais lundi après-midi, le président de la République italienne Sergio Mattarella a posé un préalable à sa démission : faire d’abord approuver son budget avant de se retirer. Le vote de la loi de finances devrait intervenir d’ici à samedi, car il n’attend que l’approbation du Sénat, après avoir déjà été approuvé par l’Assemblée nationale. Une fois ce budget 2017 approuvé, il reviendra au président de désigner un nouveau Premier ministre avec, sans doute, la mission de former un gouvernement technique jusqu’aux élections politiques de l’année prochaine. Pour succéder à M. Renzi à la primature, les médias italiens bruissaient d’une foule de noms le mardi, les plus cités étant tout de même celui du ministre actuel des Finances, Pier Carlo Padoan, et celui du président du Sénat, Pietro Grasso. L’hypothèse de ce gouvernement technique fait gronder la colère dans les rangs des partis populistes. Ligue du Nord (mouvement xénophobe) et Mouvement 5 Etoiles (M5S) poussent pour une dissolution rapide du Parlement et l’organisation de nouvelles élections. Ils se sentent le vent en poupe. Arrivé à la primature en février 2014, Matteo Renzi 41 ans, a tout de suite confirmé son surnom de « rottamatore » (celui qui envoie à la casse). Volontariste et redoutable orateur, il ne semble douter de rien quand il a pris une décision. C’est pourquoi, peu doutaient mardi de sa détermination à ne plus s’attarder au pouvoir. « Mon expérience de chef de gouvernement s'arrête là », avait-il dit au cours de la conférence de presse de dimanche soir. « J'ai perdu, j'en prends toute la responsabilité », avait-il assuré, disant n’avoir aucun remords même si, avait-il ajouté, « on n’est pas des robots ». Entendez : on a aussi ses sentiments. Lucien Mpama Notification:Non |