Vatican : deux papes à table

Samedi 28 Décembre 2013 - 16:00

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L’ancien et le nouveau papes ont déjeuné ensemble jeudi. Le Vatican invite à ne voir aucune incongruité dans ce geste

C’est à l’invitation du pape François que Benoît XVI, son prédécesseur, s’est rendu vendredi 27 décembre à la Maison Sainte-Marthe. Les deux papes ont pris un déjeuner que les services officiels au Vatican s’évertuent à présenter comme « normal ». Pourtant, il n’est pas courant que deux papes habitent au Vatican, qu’un pontife puisse parler librement à son prédécesseur dès lors que durant des siècles la tradition avait établi qu’il n’y avait de nouveau pape qu’à la mort du précédent !

Il n’est donc pas courant que deux papes mangent ensemble… À défaut de savoir comment était composé le menu de ce repas doublement papal, ni quels ont été les centres d’intérêt des conversations à table, on sait que les deux pontifes sont venus avec leurs secrétaires particuliers. Et que Mgr Pietro Parolin, secrétaire d’État (Premier ministre du pape) s’est joint à eux, tout comme le chargé des affaires générales de la secrétairerie d’État, Mgr Peter Bryan Wells, signe que le repas était aussi sans doute autre chose qu’une simple pause-café.

On sait que le pape François a une fois dit de son prédécesseur et de sa présence au Vatican que c’était « comme un grand-père » auprès de qui il recourrait chaque fois qu’il souhaitait avoir un conseil. Lundi 23 décembre, il avait déjà parcouru les quelques mètres qui séparent sa propre résidence du monastère de la Mater Ecclesiae où l’ancien pape vit volontairement reclus. Le pape était parti lui présenter ses vœux de Noël.

La rencontre de vendredi est la troisième entre les deux papes. La première avait eu lieu au palais des papes, à Castel Gandolfo, peu après l’élection de l’argentin. Le 5 juillet dernier, le nouveau pape avait également rendu visite à « l’ancien ». Jusqu’ici, le pape allemand s’en est tenu à la discipline qu’il s’est volontairement imposée en quittant le pouvoir en février dernier : pas de commentaires dans les médias, pas d’immixtion dans la marche des affaires de l’Église. À part une réponse à un journal italien qui l’avait interpellé plutôt vigoureusement, Benoît XVI s’est volontairement muré dans le silence au Vatican. Il travaille, il prie : ses deux occupations annoncées.

Lucien Mpama