Secteur privé : le contenu local, une priorité pour les décideursDimanche 19 Janvier 2014 - 11:48 En vue de diversifier l’économie congolaise, une politique de promotion et de développement du secteur privé a été envisagée afin de permettre aux opérateurs nationaux d’être plus représentatifs dans leur domaine d’activité. Tel est le résultat de l’atelier sur la promotion de ce secteur tenu le 17 janvier à Brazzaville Organisé par la présidence de la République, cet atelier, qui a réuni le comité de pilotage pour la promotion de ce secteur, les ministères en charge des secteurs prioritaires, les représentants des entreprises, des chambres consulaires et de commerce, du haut conseil du dialogue public-privé, du conseil économique et social ainsi que des parlementaires, leur a permis de s’imprégner de la question. L’objectif était de sensibiliser les décideurs nationaux et les partenaires économiques à la nécessité de soutenir le secteur privé national afin de le diversifier et de le rendre plus performant et innovant en mettant en place un cadre réglementaire. Les opérateurs nationaux étant peu représentés dans ce secteur, le gouvernement, constatant cette fragilité, s’est engagé à élaborer des projets de textes législatifs et réglementaires en vue de favoriser l’éclosion du secteur privé national. En effet, les industries de transformation du bois, agroalimentaires, les secteurs des hydrocarbures, des mines, des bâtiments et travaux publics ont été énumérés au nombre des secteurs prioritaires. Cette initiative vise à soutenir la croissance, la compétitivité et l’emploi pour réduire la pauvreté, donnant ainsi l’opportunité aux investisseurs, partenaires locaux et étrangers, de développer leurs projets notamment en matière d’embauche, de transfert de technologie et de fourniture de biens et services. Ainsi les acteurs impliqués ont-ils été invités à mettre en œuvre cette politique afin de rendre performant le secteur privé national dans l’amélioration des conditions de travail. À cet effet, trois exposés ont été suivis par les participants, à savoir la vision et la stratégie politique du président de la République sur le développement du secteur privé national, la revue du secteur privé congolais face aux expériences du Rwanda, et enfin la mise en œuvre des politiques du contenu local pour la promotion et le développement du secteur privé national au Congo. Cette initiative vise entre autres à élire les opportunités de développement du secteur privé national à travers les grands travaux structurant en cours de réalisation dans les secteurs prioritaires ; à accélérer le processus de mise en œuvre de politique d’accompagnement du secteur privé ; à structurer et diversifier la base productive de ce secteur ; à accélérer le processus de son appropriation par les compétences locales ; à fédérer et harmoniser les politiques en faveur du secteur privé national ; à s’inspirer de l’expérience des pays africains dans la mise en œuvre de leur politique de contenu local. « Notre pays a le devoir de donner aux entreprises privées locales les moyens indispensables à leur épanouissement à travers la création d’entreprises locales avec un partenariat national qui permet de les contrôler. L’accès aux capacités compétentes pouvant leur permettre de faire face à la concurrence internationale en organisant des formations d’excellence, l’accès aux marchés nationaux voire étrangers et à l’innovation technologique. Ce cadre permettra aux entreprises congolaises d’avoir également l’accès au financement de leur investissement lorsque les institutions bancaires ne sont pas en mesure de les accompagner », a déclaré le directeur de cabinet du président de la République, Firmin Ayessa. Promouvoir le contenu local Au terme de cet atelier, les participants ont adhéré à la politique de promotion et de développement du secteur privé national. « Je suis heureux, car les entreprises congolaises avaient l’impression d’être écartées, de n’être pas soutenues, mais le discours que nous avons entendu aujourd’hui est intéressant. Maintenant, nous n’attendons plus que son exécution afin de toucher cette réalité. Cette initiative répond à un besoin que nous, entrepreneurs, avons longtemps décrié. Nous espérons que la solution est proche. Il est difficile pour une entreprise congolaise, avec les moyens du bord, de lutter contre les entreprises étrangères, car celles-ci mettent en jeu de gros moyens. L’entreprise congolaise se trouvant dans une position d’infériorité ne peut qu’être moins compétitive. Le gouvernement doit mettre en place les conditions afin que les entreprises congolaises soient au même pied d’égalité que celles qui s’installent au Congo », a déclaré le directeur général de la société VMK, Vérone Mankou. Pour ce faire, les participants ont recommandé au comité de pilotage pour la promotion de ce secteur d’élaborer un projet de loi portant promotion et développement du secteur privé national, le projet de décret fixant les modalités d’application de la loi, un projet de décret portant approbation des statuts de l’agence de la promotion et le développement du secteur privé national en vue de finaliser la stratégie nationale de promotion du contenu local. Josiane Mambou-Loukoula Légendes et crédits photo :Photo 1: Le présidium lors de la cérémonie d'ouverture. (© DR) ; Photo 2 : Une vue des participants à l'atelier. (© DR) |