Enseignement supérieur : signature d’une convention entre l’Université Denis-Sassou-N’Guesso et l’IRD

L’Université Denis-Sassou-N’Guesso, en construction à Kintélé, dans la banlieue nord de Brazzaville, et l’Institut de recherche pour le développement (IRD) viennent de signer une convention de partenariat. L’accord a été signé entre la directrice de cabinet du conseiller du chef de l’État, chargée du développement de l’enseignement supérieur, Yolande Ofouémé Berton, et le représentant de l'IRD, Benjamin Buclet. L’objectif final du programme Arts-Congo est de former des docteurs qui vont plus tard enseigner à l’Université Denis-Sassou-N’Guesso. Un des axes directeurs de ce programme est d’encourager la circulation des enseignants, des doctorants, de façon à aider la formation doctorale à intégrer l’échelle internationale.

Selon le représentant du président de l’IRD, le concept n’est pas celui de la fuite de cerveaux, mais celui de la circulation de cerveaux dans tous les sens. « Le programme Arts doit être considéré comme une porte d’entrée vers l’internationalisation de la recherche et le passage à une échelle internationale, pour donner toutes ses chances à l’Université Denis-Sassou-N’Guesso », a indiqué Benjamin Buclet, encourageant ce projet de la présidence de la République du Congo.

Présentant les modalités de sélection et de mise en œuvre du programme Arts-Congo, Elise Montet a indiqué que le lancement du processus de sélection pourrait se faire dans la période allant du 15 février à fin avril prochain par appel à candidatures. Le programme qui porte sur le soutien individuel, collectif et institutionnel pourrait connaître son démarrage en octobre prochain. Au total, 20 bourses au maximum seront accordées aux candidats âgés de moins de 50 ans de nationalité congolaise ou étrangère vivant au Congo et pouvant enseigner à la prochaine université. La durée de la formation est de trois ans maximum. « Au Congo, c’est un programme défini sur mesure à la demande de la présidence de la République. Il est destiné aux ressortissants congolais et aux non nationaux résidents dans le pays et qui pourront demain servir l’Université Denis-Sassou-N’Guesso. Depuis 15 ans nous organisons ce programme de mobilité mais celui du Congo est sur mesure parce que ce n’est pas l’IRD qui le mène puisqu'il est sous financement du gouvernement congolais », a expliqué Elise Montet, à qui revient la charge de gérer ce projet.

Rappelant que l’université était en cours de construction, Yolande Ofouémé Berton a souligné que le cabinet du représentant personnel du président de la République avait anticipé la signature des conventions avec les partenaires fiables pour permettre à cet établissement de ne pas rencontrer trop de difficultés dès son ouverture. D’après elle, l’IRD qui a travaillé longtemps au Congo sous label de l’Orstom, a formé plusieurs chercheurs congolais dont bon nombre ont déjà fait valoir leur droit à la retraite. « Nous avons sollicité l’appui de l’IRD pour nous aider à former les docteurs, mais aussi dans l’avenir à former les techniciens de laboratoire parce qu’il faut savoir que l’Université Denis-Sassou-N’Guesso est un établissement moderne », a-t-elle expliqué.

Professeur titulaire à l’Université Marien-Ngouabi, Yolande Ofouémé Berton a rappelé que le Congo enregistre depuis quelques années un déficit sinon un manque de formateurs, d’où la présence à cette cérémonie des responsables des formations doctorales pour aider le cabinet du chef de l’État à identifier d’autres disciplines dans lesquelles le pays manque cruellement de ressources humaines. Pour cette première année, a-t-elle ajouté, la formation concerne, entre autres, la climatologie, l’hydrologie, la météorologie, l’anthropologie médicale, la gestion des impacts environnementaux et bien d’autres disciplines qui seront prises en compte dans le lancement de l’appel à candidatures. Quant aux critères, il faut être de nationalité congolaise ; être performant, donc présenter un bon cursus et être détenteur d’un master 2 ou d'un DEA.

Elle a également rappelé que la construction de l’Université Denis-Sassou-N’Guesso est un des projets phares du chef de l’État qui vise deux objectifs : distribuer le savoir, les connaissances et ouvrir une nouvelle vision de l’enseignement supérieur. Sa vocation est de former des cadres au service de la société, des cadres capables de contribuer au développement social et économique, mais aussi au rayonnement international du pays. Son ambition est de promouvoir la recherche scientifique, l’innovation et la technologie. « Le partenariat avec l’IRD profitera à tous les acteurs œuvrant dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique », a-t-elle conclu.