Cycle électoral 2013-2016 : les grandes ambitions de l’abbé Malu MaluMercredi 19 Février 2014 - 19:30 L’option a été levée pour la professionnalisation du personnel de la Céni. Des programmes adaptés de formation seront dispensés pour renforcer les capacités du personnel électoral que l’on veut réellement à la hauteur des tâches qui lui seront confiées. Depuis qu’il a pris les rennes de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) en remplacement du pasteur Ngoy Mulunda, l‘abbé Apollinaire Malu Malu qui travaille d’arrache-pied, s’est donné comme objectif de crédibiliser le processus électoral en abattant un travail de qualité. Et pour bien faire les choses, il a décidé d’impliquer tous les partenaires tant sociaux que politiques dans cette dynamique de sorte qu’ à la fin, les résultats qui en découleront soient acceptés par tous. Bon joueur, le président de la Céni n’a cessé de prendre langue avec les uns et les autres en échangeant avec eux sur tout ce qui fâche. C’est avec les politiques qu’il avait entamé cette opération qui entre dans le cadre des stratégies bien ouillées de la Céni. Cette dernière veut rectifier le tir en apportant des correctifs là où il faut par rapport aux couacs enregistrés en 2006. En fait, les partis politiques représentent la première catégorie des partenaires en raison de leur complexité et, surtout, des problèmes inhérents aux politiciens par rapport aux enjeux électoraux. Là-dessus, une source proche de la Céni a fait savoir que les choses évoluent plutôt bien avec la récente signature du Code de bonne conduite et du protocole d’accord instituant le Comité de liaison entre la Céni et les partis politiques. En effet, a-t-il soutenu, la Céni est déjà très avancée dans un partenariat structuré avec les partis politiques. À l’heure actuelle, près de 662 représentants des partis politiques sont accrédités à la Céni, soit plus de 350 délégués des partis politiques sur les 451 que compte le pays. Ce qui constitue un pas déjà franchi d’autant plus que les deux textes sus évoqués ont été, comme l’a indiqué Delion Kimbulungu, conseiller à la Céni, amandés et approuvés par les partis politiques lors d’une plénière au Palais du peuple. Le processus continue à la Maison des élections pour permettre aux retardataires de rejoindre le train déjà en marche. Les structures de la société civile ne sont pas en reste dans cette dynamique comme en témoignent les premiers contacts amorcés dans la foulée des concertations nationales. C’est le 21 février que s’ouvrent des échanges marathon entre la Céni et les représentants des structures importantes de cette composante, l’une des plus contestataires que compte le pays en matière électorale. La Céni aura aussi du temps à consacrer aux organisations féminines qui constituent le troisième cadre des concertations. Puis d’autres catégories socioprofessionnelles vont suivre suivant un chronogramme bien ficelé. La Céni qui entend faire les choses proprement en ne lésant personne a ainsi réparti ces différents cadres de concertations par rapport à la spécificité de ses partenaires. « Medias et élections », « sécurisation électorale », « élections et droits de l’homme », « justice électorale », « diaspora et élections », « jeunesse, personnes vulnérables et élections », « autorité traditionnelle et coutumière et élections », « Céni et les ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques accrédités à Kinshasa », « échanges inter institutionnels », etc. Autant des cadres de concertations qui seront animés de manière permanente par la Céni. Tous ces cadres de concertation, ainsi que l’a soutenu le conseiller Delion Kimbulungu, seront mis en œuvre progressivement. L’objectif visé n’est autre que de crédibiliser davantage le processus électoral en cours et minimiser les éventuelles contestations qui pourraient en résulter. Et Delion Kimbulungu d’ajouter que la Céni fera de la transparence son cheval de bataille car elle n’a rien à cacher. « Les élections pour la Céni ne constituent plus un secret. Tout doit se savoir et tout doit se voir », a indiqué ce collaborateur de l’abbé président. Pour y arriver, l’option a été levée pour la professionnalisation du personnel de la Céni. Des programmes adaptés de formation seront dispensés pour renforcer les capacités du personnel électoral que l’on veut réellement à la hauteur des tâches qui lui seront confiées. Ainsi se déclinent-elles les grandes ambitions d’une Céni requinquée qui prend avec la Nation le pari de la transparence en organisant des élections libres et démocratiques à l’horizon 2016.
Alain Diasso Légendes et crédits photo :Abbé Apollinaire Malu Malu |