Justice : des incidents à l’audience dans le procès Diomi Ndongala

Jeudi 13 Mars 2014 - 15:30

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La Démocratie chrétienne (DC) accuse la Cour suprême de justice (CSJ) de vouloir condamner l’accusé sans l’entendre ni entendre les plaidoiries.

Dans un communiqué rendu public le 13 mars, la Démocratie chrétienne (DC) dénonce « des graves incidents qui ont émaillé la tenue d’une énième audience nocturne, et à huis clos, du procès politique mené contre Eugène Diomi Ndongala ». Ce parti politique a, en effet, indiqué que les avocats de Diomi Ndongala ont fait remarquer aux juges de la Cour suprême de justice (CSJ) statuant en dernier dégrée en tant que cour de cassation, que la composition de la chambre qui était en train de juger le président de la DC était irrégulière car constituée en violation de la loi promulguée le 10 avril 2013. Cette dernière concerne le fonctionnement et l’organisation de la Cour de cassation. « Cette loi prévoit que la composition de la Chambre de la CSJ siégeant en tant que Cour de cassation en matière pénale soit composée par sept membres dont quatre présidents », a précisé la DC.

Cette formation politique a regretté qu’au cours de l’audience du 12 mars, les juges de la CSJ « ait rejeté l’argument avec une motivation qui n’est pas juridique, estimant que l’application de la loi dépendait de l’allocation d’un budget relatif au premier président de la CSJ ». La DC, qui soutient que cet argument n’est pas juridique, a également souligné la nullité de toute décision adoptée par une chambre siégeant irrégulièrement en violation de la loi sur l’organisation de la Cour de cassation.

Contradictions de la part des prétendues victimes

Dans ce document, le parti politique d’Eugène Diomi a également relevé des contradictions étalées par « les deux dames qui ont été utilisées dans ce montage politico-judiciaire accusant le président de la DC d’un prétendu viol ». Pour la DC, ces contradictions décrédibilisent aussi bien leur accusation que leur identité.

Pour cette formation politique, les deux dames ont été incapables de préciser leur adresse de résidence alors que tout en se disant scolarisées, ils ont refusé de préciser les noms des écoles fréquentées ou bien qu’elles fréquentent. La DC a également déploré que les prétendues victimes soient incapables d’indiquer à quelle date et à quelle heure elles auraient eu des rapports avec la personne qu’elles accusent, alors qu’elles aient toujours soutenu avoir rencontré Diomi Ndongala au siège de la DC dont elles ne savent pas indiquer l’adresse. « Elles sont revenues sur leurs déclarations citant le quartier de résidence du président Diomi Ndongala, où il réside avec toute la famille. Pour l’une, elles seraient entrées dans la parcelle, alors que pour l’autre, elles seraient restées dehors. Ce qui est impossible car, la route amenant à la résidence Diomi n’a pas de parking extérieur, amenant directement au portail de la maison », a noté ce parti politique.

La DC fait également remarquer que « les fausses victimes sont incapables d’identifier aussi bien la couleur que la marque du véhicule avec lequel elles indiquent avoir circulé en compagnie de Diomi ». « Alors que l’une parle d’un taxi express pour se rendre au siège de la DC pour rencontrer le président Diomi le 20 juin 2012 et non plus le 26 juin 2012, comme elles avaient affirmé sur procès-verbal, l’autre parle d’une moto. Elles citent huilerie comme siège de la DC alors que celui–ci se trouve sur Colonel Ebeya », a regretté ce parti politique.

Ce parti politique a souligné que ces contradictions ont été relevées par l’accusé, Diomi Ndongala, à l’attention des juges lors de cette audience. Selon la DC, son président aurait également donné aux juges les indications précises « sur les vrais parents et l’adresse des familles des deux imposteurs qui ne sont ni des sœurs ni les filles de celui qui se présente comme leur père, le repris de justice Kennedy Kambala, connu dans la ville de Kinshasa comme frappeur de faux dollars et escrocs professionnel ». Ce qui l’aurait conduit a réclamé aux juges de se pencher premièrement sur ces dossiers de fausses identités, âge et filiation, qui constituent des infractions, au regard du code de la famille, « d’autant plus qu’au cours d’une citation directe contre la fausse famille, les juges de Paix de Matete avaient déjà contesté la validité du seul document que la fausse famille présente comme document d’identité ».

Devant cette attitude et le refus de prendre en compte les exceptions fondamentales de la défense, les avocats de Diomi Ndongala se sont retirés de la salle. La DC regrette que Diomi Ndongala et ses témoins n’aient pas été entendus sur les accusations qui sont portées contre lui. De plus, aucun plaidoyer de la défense n’a été prononcé. « Malgré cela, en absence tant de l’accusé que de sa défense, à 23h00, le ministère public aurait prononcé son réquisitoire dans une salle vide et la Cour pris l’affaire en délibéré sans avoir entendu ni les plaidoyers de la défense et surtout l’accusé lui-même », a souligné ce parti politique. Face à ce qu’il a qualifié de déni de justice et au déroulement irrégulier et inéquitable du procès politique, ce parti politique relève la volonté de condamner coûte que coûte Eugène Diomi Ndongala. Pour la DC, son président fait l’objet d’une véritable chasse à l’homme depuis Juin 2012 à cause de ses opinions politiques. Alors que son état de santé empire chaque jour à cause des tortures physiques et morales auxquelles il est soumis.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: la femme de Diomi, Patrizia, dénonçant le harcèlement dont est victime son mari.