Great Black Music : honneur aux musiques noiresSamedi 15 Mars 2014 - 3:54 À Paris, la Cité de la musique accueille jusqu’au 24 août une exposition consacrée aux musiques noires. Composée d’un peu plus de onze heures de contenus audiovisuels, l’expo met en avant une vingtaine d’artistes représentatifs de la grande épopée des musiques noires produites en Afrique et dans sa diaspora, où s’entremêlent blues, jazz, funk, rumba… En 2010, Mondomix lançait à Dakar dans le cadre du Festival mondial des arts nègres l’exposition Les Musiques noires dans le monde qui a ensuite été présentée à La Réunion puis à Johannesbourg. Près de quatre ans plus tard, une nouvelle version de cette exposition se déploie à Paris sous la forme d’un parcours pédagogique dont le contenu interactif est une belle trouvaille pour les passionnés et les amateurs de musiques noires. Entre hommage et questionnement, l’exposition présente une riche et grande diversité d’archives audiovisuelles. Dès le début, un dispositif numérique interactif laisse à voir et entendre une vingtaine d’artistes qui ont façonné l’épopée des musiques populaires du siècle dernier. Arrive la section « Mama Africa » qui présente la diversité des musiques et des rythmes d’hier et d’aujourd’hui produits et réalisés au cœur de cette Afrique, « berceau du monde ». S’ajoute un autre dispositif audiovisuel qui démontre comment de toutes les « pratiques culturelles africaines, seules la danse et la musique » ont été conservées. « Rythmes et rites sacrés » est une expérience sensorielle à la découverte du candomblé, des rituels vaudou, du gospel et du négro spiritual. Un point de vue historique… La période de l’esclavage tient un rôle majeur dans la prise de conscience d’une identité noire. De la décolonisation en Afrique aux mouvements de libération en Amérique, la musique a toujours été présente. L’histoire des musiques noires, explique Marc Benaïche, commissaire de l’expo, « va suivre les mouvements de contestation, pour les droits civiques, contre l’apartheid. C’est une musique qui accompagne les élans de libération, d’envie d’égalité et de démocratie ». Ces allers-retours des populations noires vont contribuer à l’essor de cette musique qui va déboucher sur une sorte de créolisation et de reconstruction de bon nombre de genres musicaux actuels.
Great Black Music, du 11 mars au 24 août 2014 Meryll Mezath |