Accablant !

Accablant à tous égards est le dossier sur le dérèglement climatique que vient de rendre public le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Rédigé et signé par 234 scientifiques de 66 pays sur la base de 14 000 études scientifiques, le premier volume du sixième rapport de cette institution non seulement confirme le danger que la dégradation de notre environnement fait courir à toute l’humanité, mais encore et surtout démontre qu’elle est toujours largement sous-estimée en dépit des alertes lancées depuis le début de ce troisième millénaire.

Le fait qu’un tel document soit publié à moins de trois mois du vingt-sixième Sommet sur le climat (COP 26) qui se tiendra au Royaume-Uni, très précisément à Glasgow, grande ville de l’Ecosse, résulte d’un calcul aussi précis qu’intelligent et soigneusement calculé. L’objectif visé est, en effet, de convaincre l’humanité dans son ensemble d’exercer sur les dirigeants des cinq continents une pression telle qu’ils se voient contraints de traduire en actes les bonnes intentions qu’ils affichent depuis des années sans jamais les concrétiser réellement.

Autrement dit taper, comme on dit, du poing sur la table et même, si nécessaire, descendre dans la rue pour manifester collectivement la peur que suscitent désormais la dégradation de l’air que nous respirons, la hausse continue des températures, la fonte accélérée des glaces sur les pôles et des neiges sur les montagnes, l’élévation progressive du niveau des océans, la multiplication dévastatrice des incendies, bref la dégradation de l’environnement dans lequel nous vivons pendant des millénaires. Une colère qui pourrait prendre très rapidement une ampleur telle que les Etats et les gouvernements se verront contraints de la prendre au sérieux s’ils ne veulent pas être confrontés à une révolution planétaire dont ils seront en vérité les premières victimes.

Illusion que tout ceci, seront probablement tentés de penser nombre de nos lecteurs. Peut-être, effectivement, mais la puissance des réseaux sociaux a pris ces derniers temps une telle ampleur grâce aux nouvelles technologies de la communication que les mois et les années nous donneront certainement raison. Et c’est très précisément ce que pensent les scientifiques du monde entier, réunis au sein du GIEC, avec dans la tête l’idée que tirer aujourd’hui la sonnette d’alarme ne peut qu’obliger les gouvernants à regarder en face ces terribles vérités.