Affaire Airbus 320 : difficiles tractations entre la RDC et Miminco pour un arrangement à l’amiable

Mardi 8 Septembre 2015 - 16:26

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La délégation congolaise qui séjourne à Bruxelles n’a toujours pas, selon des sources, rencontré les représentants de la société Miminco-LLC  pour tenter de trouver une solution concertée à cette affaire qui a défrayé la chronique il y a peu.

On n’est pas encore sorti de l‘auberge au sujet de l’affaire de l’Airbus de Congo Airways réquisitionné en Irlande. D’après des sources au faîte du dossier, il appert que la délégation congolaise ayant effectué le déplacement de Dublin continue de tourner en rond sans réaliser l’objet de leur déplacement. À en croire les mêmes sources, le ministre de la Justice et les autres membres de la délégation n’ont toujours pas rencontré à Bruxelles les représentants de la société Miminco-LLC  pour tenter de trouver un arrangement à l’amiable sur cette affaire qui a défrayé la chronique il y a peu. Un entremetteur du nom de Yuma Camille ayant travaillé pour le cabinet Ngele, ancien Conseil du Dr Jean Ilunga Mukendi (coassocié à Miminco) dans l’affaire d’une propriété de cette société située sur le Boulevard du 30 Juin à Kinshasa, se serait improvisé représentant de la RDC aux avocats de l’entreprise minière Miminco à Bruxelles.

En lieu et place des officiels congolais mandatés aux fins de négociations avec Miminco-LLC dans le cadre de la saisie à Dublin de l’avion de Congo Airways, ce jeune avocat s’est pointé comme interface vis-à-vis de l’autre partie sans en avoir reçu mandat, apprend-on. Face aux avocats de Miminco qui lui ont exigé de produire des preuves attestant qu’il négociait bien au nom du gouvernement de la RDC, le concerné aurait tenté de les contourner pour traiter directement avec des avocats irlandais qui, comme leurs collègues de Bruxelles, lui ont exigé de produire un mandat clair du gouvernement. Devant l’échec de sa tentative de récupérer cette affaire à son propre compte au grand dam des délégués du gouvernement, Yuma Camille aurait, d’après des sources, pris la tangente.

Entre-temps, le temps s’égrène. La justice irlandaise, déjà saisie, est sur le point d’instruire le dossier avec tout le risque que cela comporte pour l’État congolais de ne pas avoir gain de cause dans une affaire où sa responsabilité est engagée. Il n’est pas exclu que faute d’un arrangement et face à la pression des créanciers de plus en plus nombreux qui ne demandent qu’à se joindre au dossier, l’Airbus 320 de Congo Airways finisse par être vendu, présagent des spécialistes. Il apparaît donc urgent pour le gouvernement de négocier, pendant qu’il est encore temps un arrangement à l’amiable afin d’éviter le discrédit que pourrait donner lieu un éventuel procès. C’est à l’État congolais de proposer une voie de sortie plausible qui satisfasse les deux parties de sorte à permettre à Congo Airways de jouir pleinement de son avion acheté en bonne et due forme. 

Pour rappel, MMC-LLC a été victime, début 1997, d’actes d’occupation illégale et d’extorsion de ses concessions à Diboko, territoire de Tshikapa, par des éléments de l’ancienne garde présidentielle de Mobutu. Le régime de l’AFDL qui lui a succédé s’était également illustré par des actes de même acabit. Et depuis le premier versement intervenu en 2007, le gouvernement s’est refusé délibérément d’honorer la transaction, occasionnant ainsi le blocage que tout le monde déplore aujourd’hui. D’où la saisine par MMC-LLC de la juridiction irlandaise pour non-paiement par l’État congolais d’une créance de 10 millions d’euros.  

Alain Diasso

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