Afrique du Sud : le Parlement sud-africain a rejeté la destitution de Jacob ZumaMercredi 6 Avril 2016 - 11:27 Le Parlement sud-africain a rejeté mardi la destitution du président Jacob Zuma, demandée par l’opposition après un jugement de la Cour constitutionnelle accusant le chef de l’Etat de violation de la Constitution pour avoir utilisé les financements publics afin de réfectionner sa résidence de Kandla. Après examen de la motion de destitution déposée par le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique, le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), qui soutient officiellement Jacob Zuma, a usé de son écrasante majorité au Parlement pour rejeter cette destitution qui nécessitait deux tiers des voix pour être acceptée. À l’issue d’un vote électronique des députés, le vice-président du Parlement, Lechesa Tsenoli a dit : « Le résultat du vote est le suivant: 143 voix en faveur de la destitution, 233 contre. La motion est donc rejetée » Le rejet de la destitution de Jacob Zuma par les députés de l’ANC, majoritaires au Parlement ne surprend guère puisque dimanche le porte-parole de l’Assemblée nationale, Baleka Mbete avait indiqué à la presse que « la procédure enclenchée par l’opposition n’avait toutefois guère de chance d’aboutir » puisque le parti de Jacob Zuma,- au pouvoir depuis la fin de l’apartheid -, dispose de la majorité absolue au Parlement. Il avait aussi assuré que l’ANC continuait à soutenir l’actuel président sud-africain. La semaine dernière, l’opposition a lancé la procédure de destitution du président sud-africain, après le jugement historique de la Cour constitutionnelle. Dans sa décision sur cette affaire, la plus haute instance judiciaire du pays a conclu que le chef de l’Etat avait violé la Constitution en refusant de rembourser l’argent public utilisé pour rénover sa propriété privée. En cause: la piscine, un centre pour visiteurs, un enclos pour bétail et un poulailler qui n’étaient pas liés à des travaux de sécurité. En 2015, Jacob Zuma était déjà visé par une motion de censure pour n’avoir pas arrêté son homologue soudanais, Omar el-Béchir, qui est poursuivi par la Cour pénale internationale. Fort heureusement, le président sud-africain avait été sauvé par les députés de son parti. Pour ce qui est de cette dernière affaire concernant sa résidence privée, Jacob Zuma a longtemps nié toute irrégularité dans le financement public des travaux de celle-ci, estimés en 2014 à 216 millions de rands (24 millions de dollars à l’époque), avant de s’excuser dans un discours télévisé à la nation, d’avoir eu recours aux fonds publics. Il a finalement alors reconnu avoir commis une faute constitutionnelle. Et dans l’espoir de calmer les esprits, Jacob Zuma a promis de se conformer à l’arrêt et de rembourser les frais engagés à titre privé. Actuellement âgé de 73 ans, Jacob Zuma est soutenu par l’ANC, le parti anti-apartheid, même si certains partis d’opposition et autres Sud-africains lui reprochent d’être responsable de toute une série de scandales. Son second mandat doit s’achever en 2019. L’ANC est au pouvoir depuis la victoire de Nelson Mandela aux premières élections post-apartheid en 1994.
Nestor N'Gampoula Notification:Non |