Afrique-Europe : Alain Gaudin : « La diaspora africaine est un acteur essentiel du développement économique et social de l’Afrique »

Mardi 6 Septembre 2022 - 13:11

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Pour le juriste Alain Gaudin, la proposition du Parlement européen et du conseil de « directive CRD VI » pourrait mettre en danger le partenariat Afrique-Europe, et empêcher les banques africaines d’offrir leurs services à leur clientèle de la diaspora résidant en Europe. L’avocat a signé cette réflexion dans une tribune livrée au quotidien Le Monde.

Au terme de la visite du président de la République, Emmanuel Macron, au Cameroun, au Bénin et en Guinée-Bissau, (du 25 au 28 juillet), qui intervient, « dans le droit fil de l’agenda présenté en novembre 2017 à Ouagadougou pour renouveler la relation Afrique-France », on peut s’interroger sur la capacité de l’Union européenne (UE) à renforcer et à pérenniser son partenariat avec l’Afrique. Lors de la conférence de presse du 6e sommet Afrique-UE, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rappelé la nécessité d’un tel partenariat, en définissant le rôle de l’Union européenne, « un partenariat économique » auquel l’Afrique peut « faire confiance ». Encore  le « paquet d’investissement « Global Gateway » Afrique-Europe », à 150 milliards d’euros, qui a pour objet de « soutenir l’Afrique en vue d’une reprise et d’une transformation solides, inclusives, vertes et numériques », illustre de façon toute l’attention politique européenne portée à l’Afrique.

Alain Gaudin note  aussi une incohérence juridique du droit européen avec la politique européenne, et rappelle que  « la diaspora africaine est un acteur essentiel-plus stable que l’aide publique au développement et les investissements directs étrangers - du développement économique et social de l’Afrique » et que  la puissante contribution des transferts d’argent et de la « bi-bancarisation » en lien économique entre les deux continents. Il pense que  la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil, communément appelée « directive CRD VI » [Capital Requirements Directive VI ] pourrait bien, si sa rédaction actuelle était conservée, susciter de « fâcheuses » divergences d’interprétation entre les Etats membres quant à la latitude qui devrait être laissée aux banques des pays tiers- et, donc, des banques africaines - d’offrir leurs services à leur clientèle diasporique résidant en Europe.

Pour Alain Gaudin, l’article 21 quater de la CRD VI exigerait des banques africaines qu’elles créent une succursale dans chaque pays de l’Union européenne où elles souhaiteraient exercer une activité bancaire, ce qui, en soi, n’est pas critiquable. Cependant, aujourd’hui, certains Etats de l’Union interdisent aux banques africaines de commercialiser, sur leur sol, auprès des diasporas, les services bancaires dont ces dernières ont besoin dans leur pays d’origine, en Afrique.

Noël Ndong

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