Lutte contre le sida : des avancées freinées par un retard de financement

Selon les engagements pris avec le Fonds mondial, le Congo devait compléter les subventions internationales par une contribution  à hauteur de 15 millions d’euros, soit environ 9 milliards FCFA, mais les paiements attendus n’ont toujours pas été effectués.

Ce retard, malgré les avancées significatives repérées par le Fonds mondial dans la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, fragilise la mise en œuvre des actions de lutte contre ces maladies avec un risque de rupture de médicaments et de matériel médical. 

« Le non-respect des engagements de la part du Congo depuis 2024 met à risque la vie de 20 000 patients atteints du VIH, 4 000 patients de tuberculose et avec la campagne de distribution de moustiquaires, 20% de la population congolaise n’aura pas droit à ces dons », a déclaré Lionel Caruana, gestionnaire du portefeuille Afrique du Fonds mondial, chargé de la subvention.

 Il a rappelé que le Congo a « la deuxième incidence en Afrique du centre et de l’Ouest et le deuxième taux de mortalité », s’agissant du VIH.

Appel à une réaction rapide du gouvernement

Face à cette situation préoccupante, la mission du Fonds mondial et quelques membres de la société civile recommandent au gouvernement congolais de vite régler ce problème en respectant ses engagements financiers pour garantir la continuité des programmes de santé et en renforçant la gestion des fonds de santé publique pour éviter d’éventuels détournements.

« La rupture des antirétroviraux à cause du non-engagement de l’Etat vis-à-vis du Fonds mondial menace la vie de plusieurs milliers de Congolais dont je fais partie », a réclamé Valérie Bama, présidente du Comité de coordination nationale des projets financés par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

« Si notre cri d’alarme n’est pas entendu et que le Fonds mondial met à exécution la décision de réduire les subventions du Congo, nous n’aurons d’autres voies de recours que de manifester », a-t-elle indiqué.

Il sied de noter qu’avec le plaidoyer de l’équipe pays du Fonds mondial, le Congo a bénéficié d’un don de 60 milliards FCFA pour la période 2024-2026. Grâce à cette subvention, les indicateurs de santé relatifs à ces trois pandémies sont en train d’atteindre des niveaux satisfaisants. La non prise en compte de cet engagement réduira drastiquement de 15% les subventions accordées au Congo.