Arts plastiques : six artistes à découvrir à l’exposition Toseka-TosepelaSamedi 17 Juin 2023 - 12:00 Décor actuel du Monde des flamboyants, la galerie de la Trust Merchant Bank, les œuvres originales des peintres Yada, Kitadi, Bosana, Kasangwa, Ngamungabu et du sculpteur Bingubi invitant au rire et à la joie sont à voir jusqu’au 30 juillet. Amateurs d’art et invités de tout bord présents au vernissage du 9 juin dernier ont pris du plaisir à faire le tour de la galerie avec ou sans les artistes, laissant libre cours à leur curiosité. Les peintures plus que les sculptures effilées en ébène, acacia, wenge et panduku de Bingubi, expressions de féminité avec des courbes évoquant une douce sensualité. Entre nœuds, torsions et ondulations, symboles de complexité et beauté, l’artiste révèle un travail réalisé avec délicatesse renvoyant encore et toujours à l’image de la femme comme le confirment les noms de certaines œuvres ou non. Car, même quand il s’agit du Regard du chef, l’Attente du chef, Toza, Cri d’amour, Danse luketu ou Oiseaux, il se dégage toujours une idée de féminité à travers la fluidité des formes. Impossible de ne pas faire cas des grandes toiles de Kasangwa. Les quinze ont toutes un lien, les personnages, hommes ou femmes, en couple ou non, sont formés de fils. La démarche technique du peintre, traits et lignes sont toujours apparents. Un détail subtil mis en exergue par les baskets aux longs lacets pendouillant dont tous sont chaussés. Verres, bouteilles, radiocassettes, télévision, poses détendues de personnages allongées sur un canapé renvoient à l’idée de réjouissance du thème de l’exposition, Toseka-Tosepela. Sourire, c’est le moins que l’on puisse faire face aux portraits atypiques de Bosana. Il n’y a pas de commune mesure entre ceux des chefs d’Etat et les jolies peintures de vieillots aux visages sillonnés de rides, cheveux grisonnants en contraste parfait avec leurs parures et vêtements. Conservatrice d’une culture, Tango ya bisengo, Baningisa Leo, trois dames du troisième âge en lunettes de soleil aux reflets inattendus, perçues comme des miroirs de leur être intérieur, traduisent une vraie jeunesse d’esprit. Elles seraient insoupçonnées si elles n’étaient pas ponctuées par des tenues aux couleurs pétillantes. Une mise bien osée rajoutant une bonne dose d’audace en harmonie avec d’heureux souvenirs d’une jeunesse vivace et allègre. Marquer son temps Le « propriatisme » et le « bilembonisme » font respectivement référence à la propreté et au marquage, l’empreinte, que l’on peut étendre à la dépigmentation de la peau, sont deux néologismes de Ngamungabu. C’est dans l’un ou l’autre registre que se situent ses peintures. Pour le jeune peintre, associer Malgré l’acide au visage de Lumumba est du « bilembonisme » dans le sens de laisser des traces pour les générations futures, marquer son temps. Il est perçu comme acte de transmission de savoir avec Takinga. Pour d’aucuns, il peut se prêter à une autre interprétation tout aussi significative. L’impression immédiate à vue d’œil, ce sont des taches pigmentaires qui n’enlèvent rien à la beauté et même paradoxalement y participent. Les femmes sont comme sublimées par ces plaques de peau décolorées au visage ou dans le cou. Un effet obtenu par collage de papier, sur des peintures à l’huile à l’instar notamment de Après ici et Je suis différente. Corps et visages recouverts de feuillage ou de fleurs, les femmes peintes par Kitadi, symbolique de la nature, autant que cette dernière, jouissent du droit légitime de protection et de préservation. Les couleurs vives, le pagne présent dans la plupart des toiles de Yada chez qui l’on devine un penchant prononcé pour la mode sont synonymes de jeunesse. Le nez chaussé de lunettes stylées aux reflets de personnages de dessins-animés renforce cette idée de jeunesse à quoi s’ajoute son droit à l’insouciance.
Nioni Masela Légendes et crédits photo : 1-Femme Kundo sculpture en bois d’ébène de Bingubi /Adiac
2- Les "Confidents", une grande toile de 150 cmx 200 cm de Kasangwa /Adiac
3-"Tango ya bisengo" et "Baningisa Leo" de Bosana /Adiac
4- "Culture en exil" et "Je ne fais pas semblant" de Ngamungabu /Adiac
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