Besoins humanitaires : 17, 9 milliards de dollars nécessaires pour aider les réfugiés en 2015

Mardi 9 Décembre 2014 - 11:46

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Les agences de l’ONU ont évalué leurs besoins financiers à un total de 17,9 milliards de dollars, un chiffre record qui n’a été couvert à ce jour qu’à hauteur de 52% par les donateurs après trois appels de fonds.

Le dernier appel de fonds pour couvrir ces besoins a été lancé le 8 décembre à Genève, en Suisse. Il s’agira notamment de l’argent nécessaires pour couvrir le montant de 16,4 milliards de dollars, soit 13 milliards d’euros pour aider 57,7 millions de personnes en 2015.  Cet argent demandé est constitué des besoins des plus vulnérables localisés dans 22 pays.  Cette somme ne comprend pas l’aide pour les neuf pays de la région du Sahel et pour Djibouti en cours d’évaluation et qui sera communiquée en février. Pour Valerie Amos, la secrétaire générale adjointe pour les affaires humanitaires et la coordination des secours d’urgence, ce montant record jamais atteint révèle l’augmentation croissante des besoins dépassant la capacité de réponse des humanitaires.

De son côté, le Haut-commissaire pour les réfugiés, Antonio Guterres, a souligné que les besoins humanitaires des populations à travers le monde ont atteint des niveaux sans précédent. « Sans davantage de soutien, il n’est simplement pas possible de faire face à ces situations humanitaires qui surgissent, région après région et conflit après conflit », a-t-il insisté. Pour ce qui concerne les réfugiés syriens, un appel d’urgence avait été lancé la semaine dernière pour éviter la suspension de l’aide alimentaire qui leur est destinée après que le Programme alimentaire mondial (PAM) a réuni plus de 80 millions. Pour l’heure les besoins vont toujours croissants dans ce pays en guerre. C’est dire que la crise syrienne, qui dure depuis 2011, va absorber près de la moitié de l’aide, entre celle fournie à l’intérieur du pays (12,2 millions de personnes concernées) et l’aide pour les réfugiés et les communautés (6 millions de personnes dont 3,2 millions de réfugiés) qui les accueillent dans les pays limitrophes.

Hormis la Syrie, le Soudan du Sud est la seconde priorité de l’aide onusienne avec 1,8 milliard de dollars prévus. À cela s’ajoutent les besoins liés à d’autres crises majeures comme en République Centrafricaine, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, en Birmanie, dans les territoires palestiniens, en Somalie, au Soudan, en Ukraine et au Yémen. En 2013, le premier appel de fonds avait porté sur 12,9 milliards. Il avait été suivi par d’autres appels complémentaires avec l’apparition de nouvelles crises, notamment en Irak avec les attaques du groupe État islamique, en Ukraine et en Afrique de l’Ouest avec l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola.

Le Haut-commissaire pour les réfugiés a indiqué qu’en moyenne le nombre de déplacés dans le monde était passé de 14.000 par jour en 2011 à 32.000 par jour en 2013, un nombre qui devrait être supérieur cette année. « Les besoins augmentent à un taux exponentiel », a souligné Antonio Guterres. Le HCR qui fait de l’aide aux réfugiés en période hivernale l’une de ses priorités avec pour objectif qu’aucun réfugié ne décède à cause du froid a réaffirmé son engagement dans ce sens, a conclu le Haut-commissaire pour les réfugiés.

 

Nestor N'Gampoula