Burkina Faso: le nouveau président Roch Kabore prête serment

«Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso », a déclaré Roch Kaboré devant les sages du Conseil constitutionnel, avant de remettre la déclaration de ses biens qui sera transmise à l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption, rapporte le site d’information Burkina24. En effet, parmi les défis qui attendent le nouveau président, il y a la réforme socio-économique, l’emploi des jeunes, l’unification des forces de défense et de sécurité, la lutte contre l’impunité, le mal-gouvernance, le phénomène de la corruption… Lors de la campagne électorale, Roch Kaboré avait mis en avant sa longue expérience de la gestion des affaires de l’Etat.

Le nouveau président du Burkina Faso a la réputation d’être un homme de dialogue, consensuel et capable de pouvoir se placer au-dessus des intérêts partisans. Le chantier ne sera sans doute pas facile pour Roch Kaboré issu du régime Blaise Compaoré, mais aussi avec un passé politique proche des idées de Thomas Sankara. Avec 55 élus sur 127 sièges au Parlement, le parti présidentiel n’a pas réussi à obtenir la majorité absolue, obligeant son camp à négocier avec les petits partis proches de sa sensibilité social-démocrate pour former une coalition et gouverner le pays.

Le président Kaboré n’est pas en réalité un nouveau venu dans la vie politique au Burkina. Il est bien connu des populations pour avoir été un fidèle de Blaise Compaoré pendant trois décennies, occupant plusieurs fonctions importantes de l’Etat : il a été successivement ministre de Transport, Communication, Plan, et Finances avant de faire son entrée à la primature en 1994. Il sera aussi député, Président de l’Assemblée nationale pendant 10 ans, tout en assurant la présidence du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti de Blaise Compaoré.  

Séduit très tôt par les idées de la gauche radicale, Roch Kaboré a milité, à son retour au pays en 1984, au sein du parti marxiste l’Union de lutte communiste reconstruite (ULC-R), qui avait soutenu la prise de pouvoir à Ouagadougou par Thomas Sankara. Proche du gouvernement révolutionnaire que dirige Sankara, le nouveau président burkinabè se fait alors connaître en devenant à 27 ans le plus jeune directeur de la Banque internationale du Burkina (BIB). Mais après l’assassinat de Sankara, alors que les marxistes sont poursuivis par les hommes de Blaise Compaoré qui avaient pris le pouvoir, il se rallie au camp des putschistes.