Burkina Faso : les défis du président éluMardi 1 Décembre 2015 - 14:00 Roch Marc Christian Kaboré a remporté l’élection présidentielle historique à l’issue du premier tour du scrutin. Le candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a été élu avec 53,49 % des voix, contre 29,65 % pour son challenger et candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Zéphirin Diabré. S’adressant à ses partisans après l’annonce de sa victoire qui était largement attendue, Rock Marc Christian Kaboré a déclaré : « Nous devons nous mettre au travail immédiatement. C’est tous ensemble que nous devons servir le pays ». Il a également promis aux Burkinabé sa « détermination pour ouvrir des opportunités de lendemains meilleurs » et n’a pas caché sa satisfaction d’accéder à la magistrature suprême. « Mes premiers sentiments sont des sentiments de reconnaissance, pour l’honneur qui m’est fait pour exercer cette fonction exaltante dont je mesure par ailleurs le poids de la charge », a-t-il déclaré. Et faisant part de sa volonté de rassembler tous les Burkinabé, Rock Marc Christian Kaboré a dit : « Le sentier qui s’ouvre devant nous exige la pleine participation des fils et des filles du Burkina Faso, engagés dans la lutte pour le progrès et l’amélioration de la gouvernance du pays. C’est pourquoi, je voudrais féliciter et remercier tous les candidats à l’élection présidentielle pour leur amour pour la patrie et les encourager à continuer dans la tolérance et l’acceptation de la différence à rechercher les synergies d’actions pour la construction de notre chère patrie ». Le nouveau président entend inscrire parmi ses premières initiatives la résolution des préoccupations du peuple, lesquelles ont conduit à l’insurrection populaire de fin octobre de l’année dernière. Il s’agira donc pour lui, de tenter de faire face à l’impunité, l’injustice et la cherté de la vie auxquelles s’ajoute le traitement des dossiers pendants relatifs aux crimes de sang et aux crimes économiques. Les attentes de la population sont entre autres, la stabilisation des institutions, le renforcement de la morale politique et sociale et l’engagement dans l’éducation. C’est dire que le président élu doit œuvrer pour mettre de l’ordre dans la vie publique, sources de nombreuses dérives dans son pays. Il devra aussi chercher à contenir les retombées négatives des revendications sociales et travailler à les satisfaire à travers le dialogue. Pour que le Burkina Faso puisse amorcer un développement réel, la population souhaite que toutes ces préoccupations suscitées soient prises en compte par le nouveau président. Ils veulent que Rock Marc Christian Kaboré fasse siennes les douleurs du peuple et cherche effectivement à les résoudre, pour éviter que l’histoire se répète un jour au Burkina Faso. Banquier de formation et âgé de 58 ans, Rock Marc Christian Kaboré a connu une ascension fulgurante dans le régime de Blaise Compaoré. Il fut Premier ministre de Compaoré et plusieurs fois ministre. Député du parti présidentiel, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), il en a été également le patron pendant plus de dix ans. Durant cette période, il est resté le compagnon le plus fidèle de Blaise Compaoré. C’est en janvier 2014 que cet ancien baron du régime de l’ex-président Blaise Compaoré est passé dans l’opposition, l’a abandonné, soit dix mois avant sa chute. Elu pour un mandat de cinq ans, Rock Marc Christian Kaboré sera investi dans un mois comme troisième président de la cinquième République du Burkina Faso. Présenté comme un homme affable, modéré et adepte du consensus, le président élu a été félicité par le candidat malheurux Zéphirin Diabré qui a reconnu sa défaite. La tenue réussie de l’élection présidentielle au Burkina Faso marque un terme à une année de transition dans ce pays. Le parti de Blaise Compaoré, n’a pas pu présenter de candidat parce qu’il était interdit à ceux qui ont porté la réforme constitutionnelle décriée de 2014 de participer au scrutin.
Nestor N'Gampoula Notification:Non |