Calendrier global des élections : le blocage persiste

Samedi 13 Décembre 2014 - 13:45

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La publication du calendrier global des élections reste toujours tributaire du budget triennal attendu du gouvernement et de la levée par l’Assemblée nationale des options fondamentales en rapport avec la suite du processus électoral.  

Lentement mais surement, l’année 2014 s’apprête à tirer sa révérence sans que le pays ne soit doté d’une loi électorale susceptible de baliser la voie pour la tenue  des scrutins électoraux crédibles et transparents. Ce déficit constitue un motif d’inquiétude lorsqu’on sait que l’année 2015 sera essentiellement électorale. Ce qui requiert la mise à la disposition de la Céni des outils nécessaires dont elle a besoin pour mener à bien sa mission. À ce jour, cette institution électorale se bute à deux questions majeures qui entravent son bon fonctionnement. Il s’agit, d’abord, du budget triennal du processus électoral 2013-2016 attendu du gouvernement qui a pris l’engagement de prendre en charge l’essentiel du financement des élections. Là-dessus, il appert que les choses évoluent plutôt bien, à en croire le président de la Céni qui s’est exprimé sur le sujet le 12 décembre à l’occasion d’une rencontre entre le comité de liaison de la Céni et les représentants des partis politiques. 

L’abbé Apollinaire Malumalu a laissé entendre que les échanges avec le gouvernement sur cette matière sont avancées et que très bientôt, la Céni sera outillée financièrement pour accomplir ses tâches électorales. Entre-temps, la communauté internationale continue de faire de la publication du calendrier global du processus électoral 2014-2016 une condition sine qua non pour tout financement des élections en RDC. L’élaboration dudit calendrier est ainsi présentée comme une garantie à avoir des élections crédibles en RDC conformes aux standards internationaux. Ce à quoi s’affaire actuellement la Céni qui, d’après son président, n’attendrait plus que la levée des options fondamentales sur le processus électoral à l’Assemblée nationale pour publier le calendrier global attendu par la communauté internationale.

Le cadre légal des élections encore en souffrance constitue, pour ainsi dire, le deuxième écueil qui entrave le processus électoral. En effet, depuis que l’abbé Apollinaire Malu Malu avait présenté sa feuille de route de la suite du processus électoral en RDC à l’Assemblée nationale, les élus du peuple ne font montre d’aucun empressement pour se prononcer sur le document qui leur est transmis. Ils devraient se prononcer notamment sur les hypothèses émises par la Céni sur l’organisation des élections municipales et locales au suffrage direct et celle des députés provinciaux, sénateurs, bourgmestres, gouverneurs, maires et conseillers urbains au suffrage indirect. Les députés sont,  par ailleurs, censés se décider sur le mode de scrutin des députés provinciaux, nationaux, du président de la République, mais aussi des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs.

Faute de disposer d’un cadre légal susceptible de soutenir le processus électoral avec des options clairement définies, la Céni est à ce jour bloquée. Le gouvernement et le Parlement ont donc intérêt à faire diligence pour décanter la situation. L’on espère que la loi électorale, qui va être à l’ordre du jour de la session extraordinaire du Parlement convoquée du 5 janvier au 5 février 2015, permettra de finaliser toutes les questions en rapport avec le processus électoral.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Abbé Malumalu, président de la Céni