CEEAC : les femmes ministres déterminées à consolider la paix

Les engagements et les recommandations prises lors de la réunion de Brazzaville renforcent les dispositifs de mise en œuvre de la résolution 13/25 sur les femmes, la paix et la sécurité en Afrique centrale.

« Nous sommes déterminés à lutter contre les problèmes auxquels les femmes sont confrontées dans leur vie quotidienne. Les échanges ont été constructifs et fructueux. Ils nous ont permis d’examiner et de valider les documents sectoriels et stratégiques du genre importants qui sont des outils indispensables pour renforcer la mise en œuvre des piliers de la résolution 1325 dans le cadre du développement et de l’appui à l’autonomisation de la femme », a indiqué l’ambassadeur Gilberto Da Piedade Verissimo, président de la Commission de la CEEAC.

Les assises ont aussi permis aux femmes ministres de suggérer aux Etats la création des centres de prise en charge holistique des victimes de violence fondée sur le genre ; de veiller à rendre effective la participation des femmes de la société civile à toutes les étapes du processus traité dans tous les États de la CEEAC, les institutions régionales et internationales.

Sur le plan économique, les femmes ministres de la CEEAC souhaitent que les ressources soient mobilisées pour permettre aux femmes rurales de développer les activités génératrices de revenus, faciliter la réinsertion socio-économique des femmes victimes de violences ayant pour base le genre, accompagner les États membres dans la collecte des données de l’appropriation des indicateurs sensibles au genre et de mettre en place un fonds de résilience économique et financier post covid-19 pour les femmes dans le cadre du relèvement dans la sous-région.

Très active sur les questions socio-politiques, les femmes ministres de la CEEAC suggèrent la mise en place d'un observatoire régional de lutte contre les violences fondées sur le genre en Afrique centrale ; accompagner la pleine participation des femmes aux élections et promouvoir leur leadership politique; renforcer les mécanismes de vulgarisation et de sensibilisation de la résolution 1325 à tous les niveaux: local, national et régional ainsi qu’élaborer une stratégie régionale pour la promotion de la masculinité positive.

« Les conclusions et recommandations pertinentes formulées à cet effet sont, une fois de plus, la preuve de notre engagement et de notre détermination. Elles traduisent à suffisance notre conviction d’avoir élaboré un Agenda femmes, paix et sécurité en Afrique centrale pour la mise en œuvre du Plan d’action régional de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies ainsi que celle des plans connexes et Déclaration de Kinshasa de la Conférence sur la femme, paix et sécurité... », a indiqué Bertille Nefer Ingani, ministre congolaise de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la femme au développement.

Promouvoir la diplomatie féministe

Ces femmes ministres conseillent aux Etats de s’approprier et domestiquer le Plan mondial d’accélération du Forum génération-égalité de Paris 2021-2026, notamment le Pacte sur les femmes, la paix et la sécurité humanitaire ; accompagner l’entrepreneuriat féminin et celui digital.

Elles préconisent de promouvoir la diplomatie féministe qui est un moyen de plaidoyer pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans les enceintes internationales à travers le positionnement des femmes dans toutes les problématiques, à savoir la réduction des inégalités et le développement durable, la paix et la sécurité, la défense et la promotion des droits fondamentaux ainsi que les enjeux climatiques et écologiques.

Les femmes ministres de la CEEAC plaident pour l’ouverture du bureau régional Afrique centrale/ONU Femmes et ont mis en place un réseau des femmes médiatrices et celui des ministres en charge de la Promotion de la femme et du genre.

« Soyons donc des leaders et des acteurs avisés et engagés pour la réalisation effective du Plan d’action de la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies afin que l’intégration des préoccupations particulières des femmes et des filles, d’égalité réelle des hommes et des femmes dans les activités de défense, de sécurité et d’aide humanitaire, soit de plus en plus effective », a conclu la ministre congolaise.

Le chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, a représenté le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, président en exercice de la CEEAC. Il a indiqué que « la contribution des femmes en faveur de la paix et dans la résolution pacifique des conflits dans la sous-région est incontestable et mérite d'être encouragée ».  

Signalons que les femmes ministres sont venues des pays de la CEEAC, notamment les deux Congo, l'Angola, le Cameroun, la Centrafrique, Sao Tomé-et-Principe, la Guinée-équatoriale, le Tchad. Le Gabon a participé par vidéo conférence.