Centrafrique: une manifestation de soutien aux autorités de la transition à Bangui

Lundi 5 Octobre 2015 - 13:30

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Une semaine après les violences ayant secoué la capitale centrafricaine, une mobilisation en faveur de la paix a réuni, le dimanche 4 octobre, plusieurs centaines de musulmans et chrétiens dans l’enclave musulmane de PK5. Les manifestants ont réaffirmé leur soutien au processus de réconciliation enclenché par les autorités de Bangui et la mission onusienne.

Pour les organisateurs de la manifestation, les quarante morts et deux-cents blessés ainsi que des actes de vandalisme contre les édifices publics et locaux des humanitaires, sont l’œuvre des partisans de l’ancien régime qu’ils qualifient « d’ennemis de la paix ». « Ce sont des nostalgiques du pouvoir qui ont perdu le pouvoir et veulent revenir par la force. Il y a vraiment une sorte d’automatisme ici. Tout le monde sait que maintenant il suffit de prendre quelqu’un, de le tuer, de faire tout pour le faire passer pour un musulman et de l’envoyer ici au Kilomètre 5 pour que toute la population  se soulève », a dénoncé Ali Ousman, le coordonnateur des organisations musulmanes de Centrafrique, cité par RFI.

La communauté musulmane de PK5 se dit déborder par le caractère récurrent des évènements. Le samedi 3 octobre, c’est-à-dire, la veille du meeting de la paix et réconciliation, un jeune musulman de Bangui venait d’être tué dans les mêmes conditions. « Nous sommes condamnés à chercher  la paix. Et nous sommes condamnés aussi à vivre ensemble avec nos frères chrétiens. Nous avons intérêt, car tous les dépôts que vous voyez ici pleins de marchandises, ce sont eux les acheteurs. Enfin, nous sommes condamnés parce qu’il n’y a pas d’autres solutions, il faut la paix, ça c’est obligatoire », a insisté Mohammed Ali Fadoul,  président du comité d'autodéfense du PK5, rapporte la même source.

Mise en garde de la CPI

Le Forum de paix et de réconciliation tenu au mois de mai dernier, à Bangui, a pourtant ouvert la voie pouvant permettre le retour de la paix et du vivre ensemble en Centrafrique. Les autorités de la transition soutenues par la communauté internationale notamment les forces internationales –mission onusienne Minusca et la force française de la Sangaris- sont en train de restaurer progressivement l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire. Quant au processus électoral, le referendum constitutionnel et le premier tour de la présidentielle et les législatives devraient se tenir respectivement les 4 et  18 octobre.

À La Haye, au siège de la Cour pénale internationale (CPI), la réaction a été vive. « Je demande instamment à tous les individus et les groupes en République centrafricaine engagés dans ces affrontements, y compris ceux qui semblent être liés aux groupes Anti-Balaka et ex-Séléka à cesser immédiatement toute violence. Je mets en garde les personnes présumées avoir commis des crimes relevant de la compétence de la Cour Pénale Internationale, qu’elles peuvent être tenues individuellement responsables », a averti la procureure de la CPI, Fatou Bensouda dans un communiqué.

D’après la chambre d’accusation, ces récents affrontements sont susceptibles de constituer  des crimes graves, commis à l’encontre des populations civiles et des travailleurs humanitaires. « Mon Bureau continuera à recueillir et à compiler tous les éléments de preuve disponibles, y compris des témoignages fiables, en vue de demander la délivrance de mandats d’arrêt dès que possible à l’encontre des personnes responsables de ces crimes extrêmement graves », a-t-elle conclu.

 

 

Fiacre Kombo

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