Centre de transfusion sanguine : les agents réclament le paiement des arriérés de salaires

Mercredi 3 Avril 2019 - 16:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

S’offrir une poche de sang dans les hôpitaux de Brazzaville et Pointe-Noire relève, depuis de nombreux mois, d’un miracle. Pour cause, les travailleurs de la structure habilitée à recolter le sang ont rompu le service, réclamant le paiement de huit mois d’arriérés de salaires.

Actuellement, les hôpitaux des deux villes accusent un manque criard de poches de sang. Cette situation risque, si l'on n'y prend garde, d'avoir des conséquences désastreuses surtout sur les patients atteints d'anémie.

Ce déficit est imputable au Centre national de transfusion sanguine (CNTS) dont les agents observent, depuis un moment, une grève illimitée, pour réclamer le paiement de huit mois de salaires impayés.

Indignée par cette pénurie de sang dans les hôpitaux, la chambre basse du parlement a, lors de la séance des questions orales au gouvernement avec débat, du 2 avril, interpellé le Premier ministre, chef du gouvernement, Clément Mouamba.

Répondant aux questions des députés, Clément Mouamba a bien reconnu qu’actuellement à Brazzaville et Pointe-Noire, les hôpitaux sont quasiment à sec, le sang y manque. Cela est dû au fait que les agents du CNTS ont cessé le boulot et ne peuvent plus collecter le sang à travers les campagnes qu’ils menaient dans la ville, au motif que l’Etat leur doit à ce jour huit mois d’arriérés de salaires, a-t-il expliqué.

Le besoin en sang étant considérable, le peu de poches disponibles au CNTS est donc loin de satisfaire les demandes des hôpitaux  des deux grandes agglomérations du pays.

Pour mieux édifier les députés, Clément Mouamba a fait savoir que selon les experts en la matière, pour satisfaire le marché national en sang, il faut environ cent trente à cent cinquante mille poches disponibles. Une demande que le Congo n’a jamais remplie.

« Il faut mobiliser le maximum de donneurs de sang pour le rendre disponible en temps réel. Pour couvrir les besoins en sang au Congo, selon les experts, il faut entre cent trente et cent cinquante mille poches de sang. En 2018, nous n’avons pu avoir que quatre-vingt-quinze mille poches, contre cinquante mille poches récoltées en 2017 », a précisé le Premier ministre.

Clément Mouamba a signifié que le CNTS fonctionne avec cent soixante-deux agents, dont quarante-cinq fonctionnaires, qui émargent directement au fichier de la Fonction publique.

En tout, cent dix-sept agents, tous contractuels, sont concernés par ces salaires impayés. Pour apurer cette dette, a signifié le Premier ministre, le gouvernement doit débourser sept cent vingt millions francs CFA. Une équation encore difficile à résoudre en cette période d’austérité.

« L’année dernière, ils accumulaient douze mois d’arriérés de salaires, quatre ont été déjà payés, il en reste huit. C’est encore énorme, certes, mais les efforts sont en train d’être faits pour éponger cette dette, afin de ramener un bon climat de travail », a-t-il renchéri.

Clément Mouamba a estimé, par ailleurs, que le CNTS pour être efficient, capable de combler les attentes des Congolais, il doit aussi être doté d’équipements fonctionnels et du matériel approprié, lui permettant de « sécuriser l’acte thérapeutique ». L’une des meilleures options consiste également à lui affecter des fonds nécessaires avec lesquels il peut acheter directement le sang auprès des gens et des réactifs qui lui permettront de le traiter.

Firmin Oyé

Notification: 

Non