A cœur ouvert : tuer l'identité dans l'œuf

La beauté des histoires sur Terre, c'est qu'elles sont toutes cabossées et pratiquement toutes le sont ou le deviennent dans la période de l'enfance, cette période censée représenter, symboliser la période où l'Homme apprend à s'identifier en tant qu'individu, entité à part entière, appelée à évoluer dans toutes les dimensions de son être, à interagir avec ses alters et à évoluer dans plusieurs groupes distincts

Cet épanouissement de lui-même en tant qu'individu et en tant qu'être social passe de façon considérable par la dimension émotionnelle, la vie relationnelle soumise au prisme des sentiments et des émotions.

Ce qui emmène nécessairement l'individu à se connaître, à reconnaître sa part émotionnelle, sa vie émotionnelle, son fonctionnement, ses richesses, ses subtilités mais aussi les mécanismes d'abus et violence émotionnelle visant à détruire l'estime personnelle, l'amour de soi et la confiance en son potentiel, et donc à terme la mission de vie à accomplir, qui ne peut l'être par nulle autre personne sur Terre, aussi humble soit-elle, la réussite ne se mesurant pas à l'aune des richesses ou des acquis personnels mais de la valeur ajoutée dans la vie de ses alters.

L'enfance est la période d'une vulnérabilité et d'une dépendance totales aux parents et aux figures d'autorité qui se succèdent dans la vie de l'individu. L'enfant se retrouve ainsi exposé ou livré à toutes sortes de blessures, d'excès, de dérapages, d'abus de la part des autres, sa sécurité physique, émotionnelle et spirituelle dépendant entièrement de ses parents.

Il se trouve que souvent les parents ont peut-être eux aussi subi leur enfance plus que de la vivre. Peut-être n'ont-ils pas été aimés, portés, protégés de leurs propres parents et répètent-ils consciemment ou inconsciemment ces mêmes schèmes de destruction sur leurs enfants. Ainsi sont détruites les identités dans l'œuf, et avec elles, des destinées.