Opinion

  • Éditorial

Contrepoids

Mercredi 18 Juin 2014 - 1:50

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Le moins que l’on puisse dire, aujourd’hui, est que les grandes puissances ne se préoccupent guère d’asseoir la paix du monde sur des bases solides. Que ce soit les États-Unis au Moyen-Orient, la Russie en Europe de l’Est, ou la Chine en Asie du Sud-Est, on les voit, en effet, se lancer dans des aventures dangereuses qui peuvent à tout instant dégénérer et provoquer des affrontements majeurs entre elles. Ne se préoccupant que de leurs intérêts particuliers même si leurs dirigeants prétendent le contraire, elles déstabilisent des régions entières du globe et les empêchent d’accéder au développement durable que les peuples de ces régions appellent de leurs vœux.

La pesanteur politique et idéologique que génère la puissance empêchant, semble-t-il, les « grands » de prendre en compte les aspirations légitimes du reste de la planète, il importe au plus haut point de créer rapidement au sein de la communauté internationale des contrepoids capables de ramener les puissants sinon à la raison, du moins à la mesure. Faute d’y parvenir dans un délai raisonnable, nous risquons de voir se déclencher le processus infernal qui conduisit aux deux guerres mondiales.

Nous l’avons écrit ici même à maintes reprises, mais nous pensons nécessaire de le réécrire même si notre voix n’a aucune chance d’être entendue à Washington, à Moscou et à Beijing : la paix mondiale ne sera fondée sur des bases solides que le jour où les peuples d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie pourront faire entendre leur voix au sein des institutions de la gouvernance mondiale. Croire que des instances artificielles comme le G7, le G8, le G20 peuvent aujourd’hui et pourront demain gérer les crises que provoqueront inévitablement les querelles des grandes puissances sur les cinq continents est une illusion dangereuse. À terme plus ou moins rapproché, ces querelles ne peuvent que déboucher sur des affrontements sans merci dont les pays émergents paieront le prix fort.

Étant donné le poids humain, économique et culturel de ces peuples, rien n’interdit de penser qu’il peut se reproduire aujourd’hui ce qui s’est passé hier lorsque le « tiers monde » se réveilla et contraignit les puissances dominantes de l’époque à tourner la page de la colonisation. Pourquoi ne pas mettre à profit les leçons de l’histoire et œuvrer à l’avènement d’un monde moins dangereux ?

Les Dépêches de Brazzaville

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Éditorial : les derniers articles
▶ 27/2/2025 | Arnaque !
▶ 27/2/2025 | Un patrimoine à valoriser
▶ 26/2/2025 | Héritage durable
▶ 26/2/2025 | Préoccupation
▶ 25/2/2025 | Combler davantage
▶ 24/2/2025 | Cybersécurité
▶ 23/2/2025 | Cela bouscule...
▶ 18/2/2025 | Filles et sciences
▶ 17/2/2025 | Impayés
▶ 16/2/2025 | Fin de l'heure