Cop21 : Changement climatique, responsabilité historique et promesses financières des pays développésMercredi 2 Décembre 2015 - 11:01 Signée en 1992, la Convention-cadre des Nations unes sur les changements climatique (CCNUCC) reconnaît à la fois la responsabilité historique des pays développés dans la création du problème, et leur responsabilité à mener les efforts pour y remédier. Une reconnaissance reconnue dans les principes fondateurs du traité de la CCNUCC, à savoir l’équité et les « responsabilités communes mais différenciées » Les pays en développement en général, l’Afrique en particulier, ont toujours rappelé leur droit à la croissance et invoqué la responsabilité morale de l’occident à réduire les émissions de GES. Dans leur transition vers une croissance durable, ils demandent de l’aide et du soutien financier et technologique de la part des pays développés, qui tardent à se mettre en place depuis leur engagement à Copenhague en 2009. Les différentes négociations sur le climat ont vu les pays développés ignorer avec beaucoup d’aisance leur « responsabilité historique » et mettre sur le dos des pays pauvres la responsabilité de répondre au changement climatique. La COP21 va-t-elle faire un effort de reconnaissance ? Le président américain, Barack Obama a, pour la première fois, reconnu aux yeux du monde, le « rôle et la genèse historique du problème » des Etats-Unis dans le réchauffement climatique, et serait prêt « à assumer [les] responsabilités de son pays pour le régler ». Pour la première fois, au Bourget, on a pu noter un besoin d’ambition des mesures de réduction des émissions des pays développés. Le président chinois Xi Jinping pense que « lutter contre le changement climatique, est une mission dont l’ensemble de l’humanité doit se saisir ». A son tour, le président de la COP21 Laurent Fabius, a scandé : « ensemble, faisons de la Conférence de Paris le succès historique que tout le monde attend ». A Cancun, il y a eu un engagement volontaire de chaque pays de transformer ses objectifs nationaux, engagements quantifiés, annoncés et vérifiés mais sans pénalité pour les pays pollueurs. Puis, tous les pays ont donné leur quitus pour « une contribution nationale » exposée par chacun des chefs d’Etat et de gouvernement présents au Bourget, pour un accord universel à l’horizon 2020. Pour certaines délégations africaines, il reste aujourd’hui encore beaucoup d’incertitudes autour du processus de contrôle de ces contributions et en particulier autour des critères pour juger si une contribution nationale est juste et suffisamment ambitieuse. Plus fondamentalement, elles notent que le statut juridique de l’accord n’est pas encore déterminé. Dans ce contexte, les pays en voie de développement en général, les pays les moins avancés en particulier et les petits États insulaires, sont inquiets de savoir si le réchauffement climatique pourra être limité à moins de 2°C. « Les négociations internationales se sont souvent focalisées délibérément sur les émissions actuelles des GES de chaque pays, plutôt que sur les émissions historiques », a déclaré un délégué. Il pense que les émissions historiques doivent rester un indicateur fondamental pour déterminer les actions que chaque pays doit prendre pour répondre au changement climatique. Il craint que les discussions « s’achoppent sur l’opposition des pays développés à son utilisation comme seul indicateur, pour déterminer les responsabilités en matière de changement climatique ainsi que pour évaluer la capacité des pays à faire face au changement climatique », notant une position historique pour les pays en développement. Ajoutant : « les pays en développement sont pour le principe d’équité mais aussi de différenciation ». Il invite les Etats-Unis à prendre le leadership de cette lutte et suivis par l’Union européenne (UE). « Une compréhension commune de la définition de la responsabilité historique est essentielle pour l’évaluation des contributions nationales de chaque pays en 2015. Il est impératif que les pays en voie de développement, défendent le principe d’équité, en incluant la responsabilité historique comme indicateur majeur », a-t-il conclu. L’autre point important des discussions concerne les promesses financières. La chancelière allemande, Angela Merkel a appelé les pays riches à tenir leurs promesses de verser tous les ans aux pays pauvres 100 milliards de dollars dès 2020 pour les aider à faire face au changement climatique. « Les dégâts passés dus au changement climatique sont une responsabilité qui nous incombe. La COP21 est une occasion de faire de nos belles théories une réalité en réduisant les températures et en évitant qu’elles dépassent 2°C. Nous savons que les petits Etat insulaires risquent de dire ça ne suffit pas », a indiqué Angela Merkel. Ces deux sujets, la responsabilité histoire et les promesses financières font des pays en développement, l’Afrique y compris un maillon essentiel de la réussite ou de l’échec de la COP21. Noël Ndong Notification:Non |