Déminage d’engins explosifs improvisés : un moyen efficace pour contrer la nuisance de Boko HaramLundi 14 Mars 2016 - 11:53 Des militaires camerounais ont été formés à Douala par un détachement d’instruction opérationnelle composé de 10 militaires français – officiers, sous-officiers et militaires du rang – de l’armée du Génie, au déminage d’engins explosifs improvisés. Une telle formation, si elle pouvait s’étendre à d’autres pays, limiterait les dégâts matériels et humains causés par le groupe terroriste Boko Haram dans les Etats qui subissent ses attaques meurtrières. Employés souvent lors de conflits asymétriques par les forces terroristes, de guérilla ou par des commandos, les engins explosifs improvisés (EEI) ou engins explosifs de circonstance (EEC), existent depuis l’invention de la poudre à canon. Ce type d’arme est positionné ou fabriqué de manière improvisée et incorporant des composants chimiques explosifs, incendiaires ou toxiques. Conçu pour détruire, handicaper, ralentir ou distraire, il consiste typiquement à une charge explosive, une charge d’amorçage, un détonateur et un système soit mécanique, soit électronique de mise à feu. La plupart du temps, les EEI sont de conception rudimentaire et n’explose pas au moment voulu, ou pas du tout. Au Cameroun, la formation sur le déminage de ces engins qui a pris fin le 11 mars a été l’occasion pour les formateurs français de travailler aux côtés des forces armées camerounaises afin de former des spécialistes dans ce domaine. Cette session qui s’inscrivant dans le cadre de l’accord du 21 mai 2009, instituant un partenariat de défense entre les deux pays, a permis, selon un communiqué, « de renforcer les capacités des militaires camerounais pour déminer et désamorcer les engins explosifs improvisés, souvent utilisés par Boko Haram dans l’extrême Nord du pays ». Cette mission n’est pas la première du genre puisqu’un détachement d’instruction opérationnelle de l’armée de terre de la France, fort de 8 militaires de l’arme du Génie avait apporté, l’année dernière, une formation similaire au profit d’une soixantaine de soldats camerounais. Les forces armées camerounaises, tout comme celles des pays qui sont la cible d’attaques sanglantes comme le Nigeria, la Tchad, la Somalie ont besoin d’une expertise en matière de lutte contre les engins explosifs improvisés. Cela est d’autant nécessaire puisque malgré la mobilisation internationale contre le terrorisme, ces pays sont toujours menacés par des attaques quasi-quotidiennes.
Le groupe terroriste enchaîne raids meurtriers et enlèvements Désormais affiliés au groupe djihadiste Etat islamique, les insurgés de Boko Haram multiplient les attaques au Nigeria avec des explosifs et autres engins, mais aussi chez les voisins, qui se soldent souvent par de nombreux morts et des blessés. Le groupe terroriste ne cesse d’enchaîner raids meurtriers et enlèvements tant en territoire nigérian, au Tchad, que dans l’extrême Nord du Cameroun. Pas plus longtemps que la semaine dernière, l’armée camerounaise a mené une offensive en territoire nigérian, qui s’est soldée par la destruction d’une fabrique d’explosifs du groupe terroriste Boko Haram dans la localité de Goshi. Cette opération, qui a également vu l’anéantissement d’une importante base du mouvement djihadiste, a permis la destruction de plusieurs véhicules, armes et minutions et coûté la vie d’au moins 27 terroristes. Hormis le Nord du Cameroun, des menaces d’attentats ont été signalés, ces dernières semaines, à Yaoundé, la capitale. Ce qui a conduit l’ambassade des Etats-Unis à sonner l’alerte en réitérant des consignes de prudence à l’endroit des citoyens américains dans le pays, quant aux « menaces possibles contre les lieux publics à Yaoundé ». Elle a demandé aux Américains d’éviter « les endroits bondés », en dépit du renforcement de la présence des forces de sécurité dans les hôtels, les édifices gouvernementaux et autres lieux publics, y compris dans les ministères, les casernes de l’armée et les hôpitaux militaires. L’alerte émanant du Département d’Etat américain soulignait « le risque élevé de voyager dans la région du Grand Nord du Cameroun » proche à la fois au Nigeria et au Tchad. Raison pour laquelle, Washington qui s’inquiète de cette situation, continue de maintenir des restrictions de voyager par le personnel officiel US dans l’Adamaoua, à l’extrême Nord du Cameroun ainsi que dans la région de l’est frontalière avec la République centrafricaine. Face à la menace de Boko Haram, les pays de la région (Nigeria, Cameroun, Tchad, Niger et Bénin) ont joint leurs efforts pour combattre ce groupe avec une force commune. Ils avaient, au début de l’année dernière, lancé une vaste opération militaire contre les islamistes de Boko Haram en leur infligeant de lourdes pertes sans parvenir à les neutraliser. Le groupe terroriste a, jusqu’à ce jour, démontré que sa capacité de nuisance demeure très élevée puisqu’une nouvelle vague de violences s’est soldée par de nombreux morts dans ces pays malgré le fait que le président Muhammadu Buhari fait de la lutte contre ces insurgés l’une de ses priorités. Rien qu’au Nigeria, les attaques perpétrées par Boko Haram et la répression de l’insurrection par les forces armées nigérianes ont fait plus de 15 000 morts et des milliers de déplacés depuis 2009. En outre et malgré les efforts des armées de la région dans la lutte contre ce mouvement, les attentats Kamikazes ne cessent pas dans les pays concernés et la sécurité y est loin d’être réinstallée. Nestor N’Gampoula Notification:Non |