Développement : l’Afrique invitée à mobiliser ses ressources intérieures pour réaliser l’Agenda 2063

Mardi 8 Décembre 2015 - 13:30

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Dans son rapport 2015 sur les capacités de l’Afrique rendu public, le 7 décembre à Harare, au Zimbabwe, la Fondation africaine pour la construction de capacités souligne qu’il est impératif pour le continent africain de mobiliser ses ressources intérieures pour réaliser les objectifs de développement durable post-2015 et l’Agenda 2063, le programme économique de l’Afrique.

Le rapport relève que le continent africain est confronté à une perte annuelle estimée à 50 milliards de dollars par an en raison de flux financiers illicites. Il souhaite que davantage d’effort soit consenti pour pouvoir enrayer ces pertes et intensifier la mobilisation des ressources nationales afin de financer le programme de développement de l’Afrique.

D’après ce rapport, la mobilisation efficace des ressources en Afrique est confrontée à des contraintes importantes comprenant l’assiette fiscale limitée, le haut niveau de fuite des capitaux, d’évasion fiscale et de fraude fiscale, et la prolifération des exonérations. A cela s’ajoute le manque de légitimité et de capacité des autorités fiscales, ou encore le manque de confiance de la population dans l’utilisation des fonds publics.

« Étant donné la diminution de l’aide publique de développement à l’Afrique, il est impératif que le continent mobilise énergiquement ses ressources intérieures pour alimenter la croissance », insiste l’étude. Cela ne signifie nullement  que le continent ne peut pas également faire appel  à des ressources extérieures.

Et évoquant d’autres raisons pour lesquelles l’Afrique doit mobiliser ses ressources intérieures pour réaliser ses ambitions de développement, le rapport avertit que les pays dépendants de l’aide, tendent davantage à prendre  en compte les demandes des donateurs que les priorités nationales, tandis que les flux financiers extérieurs peuvent également être imprévisibles.

Les auteurs de l’étude reconnaissent que l’Afrique conserve encore un potentiel important de mobilisation de ressources encore inutilisé puisque les recettes fiscales mobilisées sont en hausse, et restent supérieures aux flux financiers extérieurs. Ces recettes fiscales se sont élevées à 507 milliards de dollars en Afrique en 2013, contre 442 milliards de dollars en 2007. « De plus, enrayer les flux financiers sortants illicites permettrait de générer des ressources considérables pour le développement du continent », estime ce rapport qui paraît chaque année depuis 2011.

Lors de publication de l’étude, le ministre zimbabwéen des Finances, Patrick Chinamasa, a enjoint les pays africains de renforcer leurs capacités en matière de mobilisation des ressources intérieures, pour financer les voies de développement. « Une mise en œuvre réussie du programme de développement de l’Afrique impose de se reposer de plus en plus sur les ressources générées au niveau intérieur », a-t-il insisté.

Pour sa part, le secrétaire exécutif de la Fondation africaine pour la construction de capacités, Emmanuel Nnadozie, a affirmé que renforcer la mobilisation des ressources n’était pas une option mais une nécessité pour l’Afrique, car cela protègerait le continent des vulnérabilités associées aux financements extérieurs. « La mobilisation des ressources nationales est une manière avisée de financer durablement le développement de l’Afrique », a-t-il ajouté.

Signalons que la Fondation africaine pour la construction de capacités est une organisation à but non lucratif qui soutient les initiatives de construction de capacités sur ce continent.

 

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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