Dialogue national : l’UDPS remet en cause sa participation

Mercredi 2 Décembre 2015 - 16:00

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Le parti d’Étienne Tshisekedi s‘est senti floué d’autant plus que rien qui soit contenu dans sa feuille de route n’a été retenu comme ordre du jour du dialogue.

Un revirement spectaculaire, pourrait-on qualifier l'attitude d’Étienne Tshisekedi qui vient de remettre en cause sa participation au dialogue convoqué par le chef de l’État, Joseph Kabila. Depuis Bruxelles où il séjourne, l’irréductible opposant vient de signer un communiqué en neuf points dans lequel il dénonce les conditions de convocation du dialogue, lesquelles conditions ne cadrent pas avec ses aspirations. L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) dénie à Joseph Kabila le droit de convoquer ce dialogue estimant qu’en tant que partie prenante, donc élément du problème et non de solution, il ne peut s’arroger le rôle d’être juge et partie. D‘où, pense ce parti d’opposition, Joseph Kabila « ne peut ni en définir l’ordre du jour, ni en donner une quelconque orientation ». Ce droit est dévolu, d’après ce parti politique d’opposition, au Secrétaire général des Nations unies qu’il exhorte à désigner dans les meilleurs délais un facilitateur pour éviter au pays de sombrer davantage dans une situation de chaos.

Se référant à sa feuille de route du 12 février 2015 qui donne sa vision du dialogue, le parti d’Étienne Tshisekedi soutient que le facilitateur ainsi désigné devra, de commun accord avec les parties prenantes, en l’occurrence le camp du changement représenté par l’UDPS et alliés et la majorité au pouvoir, « déterminer la composition du comité préparatoire chargé de définir les contours de l’organisation du forum, en prenant la société civile à témoin ». Faisant fi des orientations fixées par Joseph Kabila qui a tracé le cadre du dialogue, l’UDPS en fixe aussi ses propres objectifs. Il s’agira, d’après ce parti, d’élaborer un calendrier électoral réaliste et consensuel tenant compte des délais constitutionnels, d’organiser un processus électoral crédible dans un climat apaisé et de veiller au transfert pacifique du pouvoir dans le respect de l’expression du peuple.  

Disséquant l’ordonnance présidentielle portant convocation du dialogue, l‘UDPS fait remarquer que Joseph Kabila a éludé les vraies questions dont celles relatives au respect de la Constitution et à l’alternance à l’issue de son deuxième et dernier mandat en 2016 conformément à l’article 220. « Le dialogue ne devrait ni sortir du cadre constitutionnel qui doit être formellement respecté, ni donner lieu à une quelconque manœuvre visant à favoriser un glissement du calendrier électoral au-delà des délais constitutionnels », peut-on lire dans ce communiqué.  À l’UDPS, plusieurs cadres se disent avoir été floués par Joseph Kabila qui n’aurait pas tenu parole en faisant fi de leurs revendications telles que contenues dans la feuille de route du parti qui lui est transmis en rapport avec le dialogue.

C’est notamment le cas du vœu de l’UDPS de voir le dialogue être piloté par une médiation internationale conformément aux prescrits de l’Accord cadre d’Addis-Abeba. En lieu et place, font-ils observer, le chef de l’État a préféré une co-médiation assurée par  un représentant de l’opposition et de la majorité, le recours à la facilitation internationale n’intervenant qu’en cas de divergence majeure. L’UDPS accuse donc Joseph Kabila de jouer sa partition en solo en cherchant à organiser ces assises à sa manière et à tenter de modifier le système électoral. Enfin, l’UDPS se dit prête à s’engager concrètement dans le dialogue politique si ses exigences sont satisfaites. Pour l’heure, Étienne Tshisekedi et ses partisans disent non au dialogue.   

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Bruno Tshibala, Étienne Tshisekedi et Bruno Mavungu à Bruxelles

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