Diplomatie : Emmanuel Macron : « 2018, année d'amplification et d'approfondissement » des changements

Samedi 6 Janvier 2018 - 13:46

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Au lendemain de ses vœux à la presse, le président français a présenté ses vœux au corps diplomatique. Il a rappelé que 2017 a été une année de profond changement en France et que 2018 sera une année de poursuite, d'amplification et de ce qui a été entrepris aussi bien sur le plan national que sur le plan international.

Emmanuel Macron a salué l'action du pape François sur les migrants, son plaidoyer pour le climat et la planète. Il a aussi fait état de la volonté du retour de la France pour elle-même et pour porter sa voie à l'extérieur. Sur le plan international, la France jouera pleinement son rôle, a indiqué le président, qui a voulu, dès son accession à la magistrature suprême, que la diplomatie française trouve force, unité et cohérence.

Les quatre priorités de la ligne diplomatique française

Le chef de l'Etat a présenté les quatre priorités de la ligne diplomatique française : la sécurité, l'indépendance, la solidarité et l'influence, complémentaires, forment un tout, un cap, une cohérence, une vision d'ensemble. Puis, il a expliqué sa méthode qui passe par le dialogue et la fermeté. Le dialogue étant le propre même de la diplomatie. Cette méthode consiste parfois à savoir partager des désaccords, mais elle donne toujours une feuille de route à tous les conflits auxquels la France s'engage, qui consiste dans la clarté des objectifs le lever quelques malentendus. « Il n'est aucune solution militaire qui ne débouche spontanément si elle ne s'inscrit pas dans cette ligne de force », a martelé Emmanuel Macron. Un dialogue qu'il associe à l'engagement, sur le court et sur le long terme, dans la clarté des objectifs.

Les défis de la France

Le président a présenté les défis de la France : la sécurité. Si la lutte contre le terrorisme a connu quelques succès, elle est loin d'être achevée, a-t-il reconnu. « Nous continuerons à être impliqués sur l'ensemble de ce terrain », a-t-il dit. Il a cependant reconnu que gagner la guerre ne règle pas tous les problèmes, soulignant l'émergence al-Qaida, en Irak, et Daesh, en Syrie.

La lutte contre le terrorisme islamique au Sahel et au Sahara

Emmanuel Macron a appelé à l'application des accords d'Alger et à l'accélération des forces du G5 Sahel, indispensables relais des forces Barkhane et à la Minusma dans la lutte contre les groupes terroristes. Si la France restera engagée dans ce combat, cela suppose un travail politique et militaire pour obtenir des victoires face au terrorisme islamiste. Il a appelé tous les pays à apporter leur soutien.

Dans ce cadre, la ministre des Armées, Florence Parly, tiendra une réunion ce mois-ci à Paris. Le président français a annocé le déploiement des nouvelles forces Barkhane dans les prochaines semaines et l'intensification de la lutte contre le terrorisme sur Internet et leurs plate-formes, au sein des enceintes du G7 et des Nations unies. Il appelle également à s'attaquer à la question de son financement, par le démantèlement des réseaux, la coupure de toutes les voies de financement. «  Nous ne reculerons devant aucun effort. », a-t-il martelé, annonçant la tenue d'une conférence à ce sujet, en avril 2018, à Paris.

L'éducation, clé de la lutte contre le terrorisme en Afrique

Le locataire de l'Elysée a appelé à favoriser l'éducation et l'emploi dans des régions gangrenées par le terrorisme. Pour cette raison, il a donné une place particulière à l'éducation des jeunes filles, par l'aide publique au développement pour renforcer l'action sur le plan de l'éducation, à travers l'Alliance pour le Sahel, afin de gagner « le combat contre l'obscurantisme ».

Dans ce cadre, Emmanuel Macron va co-présidé, avec son homologue sénégalais Macky Sall, le 2 février à Dakar, la reconstitution du partenariat mondial pour l'éducation. Il veut « transformer les routes de la mise en route de la liberté , car il en va de notre responsabilité morale et humaine, et ainsi redonner un avenir au continent africain ».

2018 verra la mise en place, par les Nations unies, du pacte mondial sur les migrants et les réfugiés, a déclaré Emmanuel Macron. Pour lui, ce pacte passe par une politique de développement, donc par une politique économique et par la construction d'un « imaginaire » chez les jeunes africains.

Ensuite, le président français a évoqué une politique de partenariat étroit avec les pays de transit en vue de renforcer les contrôles, aider au retour des réfugiés vers leurs pays d'origine. Pour les pays d'accueil, avoir une gestion commune, uniformiser les textes, harmoniser les situations entre la France et l'Allemagne. Il faut aussi stabiliser l'Etat libyen, seule façon de lutter contre l'immigration clandestine, a-t-il déclaré. « Ce combat est décisif pour le continent africain, et par voie de conséquence pour nous mêmes, car, ne nous trompons pas, se joue là l'avenir du continent jeune du monde et notre avenir. », a-t-il averti.

Les autres grands sujets traités par Emmanuel Macron concernaient le départ des Etats-Unis et d'Israël de l'Unesco, un appel à « l'inventivité de la Francophonie », l'enjeu diplomatique du climat, et l'obsolescence du modèle actuel de l'Unesco.

 

Noël Ndong

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