Discrimination positive : dans la société congolaise, l’homme est gardien de la femme

Jeudi 8 Juillet 2021 - 21:20

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La place prépondérante de l’homme dans la société et dans l’histoire, même dans la grammaire où le mâle domine, semble mettre en relief le stéréotype de la victimisation de la femme. Avec la revendication des droits des opprimés, les femmes, souvent marginalisées dans les traditions phallocrates, trouvent de plus en plus de défenseurs.

Les journées consacrées à la femme occasionnent de grandes manifestations contrairement à celles des hommes qui sont un tantinet considérées comme une injustice de plus. Les choses et les mentalités semblent davantage changer en faveur de la femme. Au Congo, certaines habitudes semblent déjà le démontrer. En dehors de la fête des pères qui passent dans l’indifférence générale, nous constatons notamment ces pratiques qui marquent l’influence croissante de la femme.

A la naissance d’un bébé par exemple, les parents et amis du couple rendent visitent au nouveau-né en pensant à la mère plus qu’au père. Les cadeaux sont réservés à la maman qui a porté en son sein l’enfant durant des mois jusqu’à la douloureuse épreuve de l’accouchement. Pour ce qui est du géniteur, auteur de la grossesse, qui naturellement a soutenu sa femme dans les dépenses liées aux soins prénatals, et à la naissance partageant affectueusement ces moments difficiles, celui-ci est compté à peine comme un acteur de second rôle. Les pères sont-ils des héros dans l’ombre oubliés ?

Dans l’évocation des parents des autorités, particulièrement des chefs d’État, les mères sont rendues populaires et célèbres. Les pères, par contre, à peine cités. De même, dans l’octroi de l’héritage à la mort des conjoints. Les veuves sont privilégiées. Elles peuvent bénéficier des biens laissés par l’époux, de sa pension, mais l’inverse est chose peu courante.

Chacun peut constater des pratiques similaires autour de lui. La société congolaise fonctionne ainsi, et les hommes ne s’en offusquent pas, peut-être par orgueil propre. Toutefois, demeurent-ils des héros dans l’ombre mis à la touche ? Non, car ce n’est pas de l’injustice sociale mais une discrimination positive prise comme normes pour donner un peu d’avantages au « sexe faible ».

D’ailleurs depuis l’école, au cours d’éducation physique et sportive, pour les mêmes performances le barème des notes des filles est légèrement plus élevé que celui des garçons. Malgré les discours fortement médiatisés sur l’égalité entre l’homme et la femme, dans la culture des Congolais, l’on sait qu’il revient à l’homme d’épouser la femme ou de la protéger. Ainsi, par galanterie ou suivant les mœurs, l’homme se place naturellement du côté de la portière et la femme au milieu, quand les deux sont assis à la cabine d’une voiture. Pourquoi cela ? Simplement dans la société congolaise, l’homme est gardien de la femme.

 

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

L'homme, protecteur et chef de famille/ Adiac

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