Droits humains : les lycéens conviés à dénoncer les formes de VBG

Lundi 2 Décembre 2024 - 14:15

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L'Organisation non gouvernementale (ONG) Elite women's club (EWC), que préside Splendide Gavet Lendongo, en collaboration avec l'Association congolaise pour l'assistance sociale (ACAS), a encouragé, le 29 novembre à Brazzaville, les élèves à trahir toutes formes de violences basées sur le genre (VBG), dans le cadre du programme : « Seize jours d'activisme contre les violences ayant pour base le genre ».

Les élèves des lycées Chaminade et Nganga-Édouard ont été informés de l’importance de mettre un terme aux VBG (violences physiques, sexuelles, verbales et économiques). L’initiative a permis aussi de renforcer les capacités des lycéens à identifier et dénoncer ces violences ainsi qu’à comprendre les mécanismes de soutien disponibles pour les victimes.

Les seize jours d'activisme contre les violences ayant pour base le genre, dont les conclusions seront soumises aux autorités compétentes sous forme de plaidoyer, avaient pour thème « Reposter, se reconstruire après les violences ». En effet, les écoles sont des lieux où les jeunes développent des comportements, des croyances et des valeurs. En sensibilisant les lycéens et le personnel éducatif, on peut prévenir les violences sexistes en amont, en favorisant des attitudes respectueuses et égalitaires dès le plus jeune âge. Par ailleurs, les élèves sont des acteurs importants dans la lutte contre les VBG. Ils peuvent être formés pour devenir des "ambassadeurs" de l’égalité, en menant des initiatives au sein de l'école pour promouvoir le respect et l'égalité, ou encore en sensibilisant leurs camarades à travers des actions concrètes.

Déconstruire les stéréotypes de genre

L’action menée par les deux organisations associatives permet de déconstruire les stéréotypes de genre, d'ouvrir les mentalités et d’encourager une égalité réelle entre filles et garçons, hommes et femmes. Les lycéens sont encouragés à lever le tabou et amener les victimes à parler ainsi qu’à développer des compétences sociales et émotionnelles en réduisant les comportements violents ou discriminatoires.

« Ce genre d’initiative est à encourager. Il nous a permis aujourd'hui de connaître que la plupart de formes de violence ayant pour base le genre sont faites en milieu au scolaire. La personne la plus vulnérable, c'est la femme. Elle est toujours rabaissée dans la société, cette sensibilisation nous incite à dénoncer ces violences », a indiqué Bedo Francky, élève en classe de terminale A, au lycée Chaminade.

Selon EWC et l'ACAS, l’initiative vise à impacter positivement les générations et espérer un avenir meilleur, sans violence à l'égard des femmes et des filles en prônant l'accès à une éducation de qualité, à l'égalité des sexes à des emplois décents, la réduction des inégalités. Les deux organisations associatives estiment que 30% des élèves, majoritairement des filles, ont déclaré avoir été confrontés à des formes de violences ayant pour base le genre durant leur parcours scolaire.

« Les femmes sont beaucoup plus victimes des violences dans les milieux scolaires ou publics, parce qu'elles sont fragiles et n'aiment pas dénoncer ce qu'elles subissent. Et, cela occasionne plusieurs effets psychologiques tels que les soucis, les dépressions, les traumatismes... On nous a donné des canaux de communications pour dénoncer », a signifié Mavy Thym Gloire Mayindou, élève en terminale A, au lycée Nganga-Édouard.

Afin de rendre pérenne leur implication dans le cadre de la lutte contre les violences ayant pour base le genre, EWC et ACAS se proposent de développer des règles claires contre le harcèlement et la violence de genre au sein de l'école. Les élèves doivent savoir que de tels comportements ne seront pas tolérés et qu’ils peuvent trouver des ressources pour se défendre.

Partager les expériences dans un cadre sécurisé

Dans les lycées de Brazzaville, les deux organisations créent de groupes de parole afin de permettre aux élèves, en particulier ceux victimes ou témoins de violences, de partager leurs expériences dans un cadre sécurisé afin de mieux comprendre les mécanismes de ces violences et de créer un environnement de solidarité. EIles profitent également des outils numériques pour diffuser des messages de sensibilisation et de prévention. Cela peut inclure des campagnes de sensibilisation, des vidéos éducatives, ou même des projets collaboratifs entre écoles. Enfin, assurer que les manuels scolaires et le contenu pédagogique ne véhiculent pas de stéréotypes sexistes et qu’ils présentent une vision diversifiée et inclusive des genres.

L’ONG EWC et l'ACAS espèrent créer des partenariats avec des organisations spécialisées ou des experts en droits des femmes et des enfants, afin d’apporter un soutien externe ainsi que d’avoir accès à des ressources pédagogiques spécialisées.

« Intéresser les lycéens aux violences ayant pour base le genre est essentiel pour les prévenir, protéger les élèves et promouvoir un environnement d'apprentissage sûr et respectueux pour tous. En abordant cette question de manière proactive, les établissements scolaires contribuent à la construction d'une société plus juste et égalitaire », a indiqué Angela Stéphanie Kiba, membre de l’ONG ÉWC.

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

Les organisateurs et les élèves au lycée Chaminade /Adiac

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