Edmond Moukala : « Quand un bien est inscrit sur la liste du patrimoine mondial, il devient pour les touristes une destination garantie. »

Mardi 10 Novembre 2015 - 19:00

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Chef d’unité Afrique au Centre du patrimoine mondial de l’Unesco, Edmond Moukala a séjourné en République du Congo, où il a été invité par la Commission nationale de l’Unesco à participer aux activités. Avant de quitter le Congo, il s’est prêté aux questions des Dépêches de Brazzaville, expliquant comment un bien peut être inscrit sur la liste du patrimoine mondial, et quel en serait le profit de la population.  

Dépêches de Brazzaville. Que faut-il faire pour qu’un bien soit inscrit sur la liste du patrimoine mondial ?

Edmond Moukala. Pour qu’un bien soit inscrit sur la liste du patrimoine mondial, il faut avant tout qu'il soit inscrit sur la liste indicative du pays. Ensuite, les autorités concernées doivent préparer un dossier de nomination à partir duquel elles peuvent bénéficier d’une assistance internationale de l’Unesco. Dès que ce dossier de nomination est prêt, le pays peut soumettre sa candidature. De la soumission à l’examen du dossier, il faut attendre une année et demie pour que le comité décide de son inscription ou non. C’est une procédure qui dure au total deux ans pour permettre à un bien d’être inscrit. La valeur universelle exceptionnelle du bien est, entre autres, le critère essentiel d'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

DB. Quels sont les critères à remplir ?

EM. Il y a une dizaine de critères. Mais il suffit que le bien remplisse l'une des dix conditions pour qu'il soit inscrit. Noter par ailleurs qu'il y a des biens culturels, des biens naturels et des biens mixtes. Nous avons des paysages urbains qui peuvent être pris en compte; des sites archéologiques ou préhistoriques comme les grottes de Kindamba. Nous avons des monuments, des bâtiments, des structures architecturales d’exception. Nous pouvons parler aussi des routes, des sites et lieux de mémoire liés, par exemple, à l’histoire de la traite négrière et à l’esclavage. Il s’agit là de l’itinéraire, des lieux symboliques. Nous pouvons aussi parler des lieux d’influences d'une civilisation ou d'un royaume; une ville ou une localité quelconque.

DB. Quand un bien est inscrit sur la liste du patrimoine mondial, quel est le profit de la population ?

EM. Il y a là une visibilité qui est un atout touristique incontournable, parce que c’est sur la base d’expertise que la valeur universelle des biens a été authentifiée. Pour les touristes, le bien devient un lieu de destination garantie. Avec la venue des touristes, les hôtels se remplissent, et la consommation locale augmente avec assurance.  Le peuple en tire suffisamment profit.

DB. Comment appréciez-vous l’étude menée par le docteur Frédéric Okassa Leboa ?

EM. L’étude menée par le professeur Frédéric Okassa Leboa en consultation étroite avec des grands chercheurs comme Yves Copins, le professeur Augustin Ferdinand Charles Holl et d’autres qui travaillent de près ou de loin avec lui, est un travail minutieux et de fond, qui révèle le potentiel et la richesse en fruit sur le territoire congolais.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : Edmond Moukala répondant aux questions des Dépêches de Brazzaville

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