![]() Election des gouverneurs : l’UDPS et le PPRD convoitent KinshasaLundi 8 Avril 2019 - 19:21 La campagne électorale pour l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs de provinces a pris officiellement fin, le 8 avril. Les neuf candidats de la ville capitale ont défendu leur projet de société devant les élus provinciaux, avant la grande joute électorale du 10 avril.
A Kinshasa, la campagne électorale des candidats-gouverneurs s’est négociée, lors de la journée de clôture, sur fond d’une agitation extrême ayant donné lieu à des scènes de débordements difficiles à maîtriser. Devant le siège de l’assemblée provinciale situé à un jet de pierre de l’Hôpital général de référence de Kinshasa, les militants, partisans et sympathisants des différents candidats ont fait le show à leur manière, scandant des slogans à l'honneur de leurs leaders, tout en esquissant des pas de danse. L’ambiance était foraine à cet endroit, inondé par un monde fou, chacun ne jurant que par l'élection de son candidat au poste de gouverneur de Kinshasa. L’UDPS et le PPRD antagonistes Comme s’ils étaient concernés au premier chef, les inconditionnels des candidats de l’UDPS représentés par le ticket Laurent Batumona-Gérard Mulumba en sont venus aux mains avec ceux du PPRD, en l’occurrence Gentiny Ngobila Mbaka et Néron Mbungu Mbungu. Ces deux partis politiques ne veulent pas laisser filer la ville capitale et mettent toutes les bouchées doubles pour en avoir le contrôle via leurs candidats. Après s’être assuré du contrôle de la quasi-totalité des assemblées provinciales où il est majoritaire, le Front commun pour le Congo (FCC) et son parti phare, le PPRD, veulent rééditer l’exploit en raflant, cette fois-ci, le gouvernorat de Kinshasa en faisant valoir la loi du nombre. Avec ses dix-sept députés provinciaux élus dans la capitale, cette formation politique écarte d’emblée toute hypothèse d’échec et mise notamment sur la discipline du groupe qui l'a toujours caractérisée lors des grands enjeux politiques. Ici, on entend dire que l’autorité morale tient à ce que la ville soit gérée par une personne de confiance pendant que la candidature de Gentiny Ngobila, dont le nom est associé aux tueries de Yumbi, continue de susciter l’ire de la société civile. De la même manière, l’UDPS qui revendique douze députés provinciaux à l’Assemblée provinciale de Kinshasa n’entend pas se laisser faire. Le parti de Limete nourrit, lui aussi, l'ambition de gérer la ville-province. Apparemment, le deal entre le FCC et le Cach semble ne pas fonctionner, chacun essayant de tirer la couverture de son côté. Toutefois, à l'UDPS, des signaux d’ouverture sont déjà émis pour des concessions utiles avec le PPRD pour la gestion des provinces. « La campagne, c’est un moment de négociations. Nous allons voir ce que cela va donner. Nous n’écartons aucune piste », s’est contenté d’avancer, laconiquement, Jacquemin Shabani, président de la commission électorale permanente de l’UDPS. L’effet contagieux La preuve que le partenariat politique Cach-FCC se trouve sur une corde raide reste symbolisée par les affrontements entre les partisans des candidats Laurent Batumona d’un côté, et de Gentiny Ngobila de l'autre, sous couvert de leurs partis politiques respectifs. Véhicules endommagés, jets de pierre, effigies des candidats détruits, gaz lacrymogène, etc., tout y était pour rajouter à la pagaille. Il est fait état d’un blessé lors de ces incidents. C’est dans cette ambiance hystérique que les candidats au gouvernorat de Kinshasa étaient astreints à présenter, le même jour, devant les députés provinciaux qui constituent le corps électoral, leurs programmes respectifs avant la grande joute électorale de mercredi. La situation vécue à Kinshasa, le 8 avril, a eu aussi son pareil à l'intérieur du pays. A l’assemblée provinciale du Haut-Katanga, à Lubumbashi, il nous revient que les militants de l'UDPS et du PPRD se sont affrontés à coup de projectiles à l'occasion de la campagne électorale pour l’élection du gouverneur. A Kisangani, par contre, les militants du mouvement citoyen Lucha (Lutte pour le changement) ont effectué un sit-in à l’assemblée provinciale de la Tshopo, pour mettre en garde les députés provinciaux contre le monnayage des voix. Dossier à suivre. Alain Diasso Légendes et crédits photo :L'ancien bâtiment abritant l'Hôtel de ville de Kinshasa Notification:Non |