Élections 2015-2016 : l’heure est à la mobilisation des fonds

Jeudi 19 Février 2015 - 18:45

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En dehors des Nations unies, d’autres bailleurs de fonds comme les USA, la France et la Belgique seraient disposés à aider financièrement la RDC à tenir ses élections dans les délais via un  apport extrabudgétaire.

Une grande étape venait récemment d’être franchie dans le cadre du processus électoral avec la publication par la Céni du calendrier global des élections telle qu’exigé par la communauté internationale. Nonobstant les observations faites sur ce chronogramme que d’aucuns qualifient de non consensuel, il y a lieu de dire que ce calendrier électoral pose les bases de l’organisation des scrutins à tous les niveaux. Tout un pari qui ne peut être gagné que si les moyens financiers que requiert la tenue des élections en RDC étaient disponibilisés à temps. Du côté de la Céni, l’on continue à afficher une sérénité tout en rassurant que la centrale électorale ne sera pas confrontée à un gouffre financier pour la mise en œuvre du calendrier global dans le respect des délais.

Il nous revient, en effet, que des fonds avaient déjà été décaissés par le gouvernement au compte de la Céni lors du budget 2014 et, dans le budget 2015 en cours, il est aussi prévu des fonds à allouer pour l’organisation des élections. Il en sera de même pour 2016. Quoiqu'il y ait toutes ces assurances, il demeure cependant des sceptiques qui n’arrêtent de mettre en doute la capacité de la Céni à réunir l’enveloppe de 1,142 milliards de dollars requise pour organiser les élections. Avec la faible capacité de mobilisation des recettes qui caractérise la gestion économique du pays, le financement des élections par le seul gouvernement devient alors sujet à caution. La seule voie de sortie pour la Céni, dans l’hypothèse où elle n’atteindrait pas le seuil de financement requis, serait de miser sur l’apport extérieur afin d’éviter de tomber dans le glissement du mandat présidentiel au-delà de 2016.

Là-dessus, la communauté internationale se dit prête à soutenir financièrement les élections en RDC. L’Organisation des Nations-Unies est disposée à jouer l’entremetteuse pour « mobiliser la communauté internationale afin d’apporter ce qui manque le plus, c’est-à-dire l’argent pour financer ces élections ». C’est ce qu’a indiqué tout récemment le porte-parole intérimaire de la Monusco, Charles Bambara. À l’en croire,  les agences des Nations-unies seraient déjà aussi sensibilisées sur la question. Entre-temps, il faudrait rappeler que lors de son dernier passage à Kinshasa, le secrétaire d’État américain John Kerry avait promis que l’administration Obama était en passe de débloquer une première enveloppe de 20.000.000 dollars pour appuyer la tenue des élections. En dehors des USA, d’autres bailleurs de fonds comme la France et la Belgique ne manqueront pas aussi de mettre la main à la pâte pour aider la RDC à tenir ses élections.  

Alain Diasso