Enjeux de l’heure : des ministres en difficulté pour le prochain gouvernement

Le récent sondage de l’institut Les Points, publié le lundi 10 mars, présente un palmarès du gouvernement avec deux catégories de ministres : ceux ayant obtenu plus de 50% d’opinions favorables. Donc susceptibles d’être maintenus à la prochaine équipe gouvernementale ainsi que ceux n’ayant pas satisfaits les Kinois et dont le changement n’étonnerait personne. Parmi les heureux élus du sondage l’on retrouve notamment Raymond Tshibanda des Affaires étrangères, Richard Muyej de l'Intérieur, Félix Kabange Numbi de la Santé, Justin Kalumba Mwana Ngongo des Transports, Fridolin Kasweshi de l'Aménagement du territoire, Patrice Kitebi des Finances, Lambert Mende Omalanga des Médias, Daniel Mukoko Samba du Budget et Maker Mwangu de l’Enseignement primaire. La ministre du Genre, Géneviève Inagosi est la seule femme du gouvernement à avoir passé la barre de 50%. Plusieurs ministres font partie de la deuxième catégorie, ce qui annonce un changement un véritable tsunami.

Premier sur cette liste, le ministre de l’Agriculture et du Développement Rural dont la gestion des fonds alloués à la campagne agricole et le contrat signé avec une firme juive pour le domaine agro-alimentaire de la N’sele ont été jugé très peu performants. Son collègue de l’Economie, Jean-Paul Nemoyato (31%) n’aurait pas fournis des efforts suffisants dans l’application de la loi sur le petit commerce et la maitrise de la structure des prix entre la chaine de distribution et de consommation. L’absence d’expositions valables à la foire du COMESA a démontré aux yeux des Kinois, un carnet d’adresse du Ministre vis-à-vis du monde économique congolais.

Tryphon Kin-Kiey Mulumba  des Postes n’a pas non plus permis à la RDC de résoudre ses graves problèmes de communication. Le raté de la fibre optique et de la lutte contre les sim box a marqué négativement les Kinois. Aussi, le sondeur note que Wivine Mumba, ministre de la Justice passe inaperçu au niveau de l’opinion qui continue à se plaindre d’une justice lourde à multiple variable, bénéfique  aux plus offrants. Quant au ministre des Hydrocarbures, Crispin Atama, il lui est reproché de ne pas avoir donné des résultats escompté dans sa politique visant à attirer des nouveaux investisseurs en RDC. Les sondés faisant partie des ONG lui reprochent entre autres, l’opacité dans l’attribution de certains contrats.

Pour Les Points, Marie-Louise Munga, ministre du Portefeuille, n’a pas pu s’en sortir si facilement des mailles de son secteur. Elle s’est retrouvée prise au piège par la réforme «bâclée» des entreprises publiques, initiées par ses prédécesseurs. En deux ans, elle n’a pu relever aucun des canards boîteux. On retient pourtant de son passage au Portefeuille, la rigueur et la fermeté.  De Richard Nawej Mundele, ministre des Affaires sociales et solidarité nationales, les sondés notent  une action totalement noyées par les multiples conflits armés qu’a connus la RDC et les nombreuses catastrophes naturelles. Il lui est également reproché le manque de charisme.

La liste se poursuit notamment avec Bruno Kapanji Kalala des Ressources hydrauliques qui paie les frais de l’absence des résultants réels du projet du Grand Inga. Un autre ministre dans le collimateur, Baudouin Banza Mukalay Sungu (Sports) pour qui l’absence des Léopards Sénior (football) aux grandes compétitions internationale a été très préjudiciable. Enfin, sur la liste, le ministre du Travail Modeste Bahati Lukwebo.

parmi les mieux cotés, l'on retient de Raymond Tshibanda une diplomatie agissante qui a permis à la RDC de se refaire une image de marque dans le concert des nations et de gagner la bataille stratégique face aux instigateurs de la guerre contre le M23. Crédité de 66% d'opinions favorables, Richard Muyej doit sa bonne forme à la bataille menée contre la petite et la grande criminalité dans la ville de Kinshasa, les efforts fournis dans le cadre de la sécurisation de tous les grands événements organisés dans le pays et dans la professionnalisation de la police et des services de sécurité. Quant à Justin Kalumba Mwana Ngongo, il fait partie des rares ministres à avoir fournit des efforts pour produire un travail de qualité dans un pays où le transport est un calvaire. Il a crée la surprise aux yeux des Kinois qui, habitués au transport déshonorant renouent avec les anciennes habitudes de la belle époque des Sotraz, Otcz et autres. Outre le transport en commun de Transco, la population a accueillie chaleureusement l’idée des crédits automobiles octroyés aux transporteurs indépendants. En plus, les sondés mentionnent une nouvelle fois la réhabilitation des bateaux MS Gungu et ITB Kokolo ainsi que 9 barges pour le transport sécurisé des personnes et des biens sur le fleuve Congo, l’acquisition de six locomotives supplémentaires pour la SNCC et la pause des abris-bus sur les arrêts de bus sur l’ensemble de la capitale.