Enjeux de l’heure : les pionniers de l’UDPS pour le dialogue politique

Jeudi 7 Avril 2016 - 17:32

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Face à la presse qu’il a réunie en fin de matinée, le 6 avril, au Centre de rééducation pour handicapés physiques de Kinshasa, le regroupement, sous la conduite de Corneille Mulumba, a parlé de la nécessité de sa tenue en raison des considérations d’ordre politique, économique, sociale et sécuritaire.

 

Au centre, Corneille Mulumba entouré de ses pairs du Regroupement des Pionniers S’il faut en croire le « Regroupement des pionniers » de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le dialogue politique en gestation est inéluctable. L’essentiel de sa déclaration politique que s’est employé à lire Corneille Mulumba justifiait la position des pionniers, membres cofondateurs du parti, qu’ils ont tenue de la sorte à faire connaître tant à l’opinion nationale qu’internationale. Les Pionniers ont évoqué quatre bonnes raisons qui motivent la tenue imminente du dialogue politique. C’est donc en considération du climat politique, économique, social et sécuritaire que ce rendez-vous s’impose comme une nécessité. Ils sont même d’avis que l’opposition devrait déjà être en conclave, question de s’y préparer quitte à ce que le Congo soit le gagnant de l’histoire au lieu de s’opposer à sa tenue.

« Nous devons trouver le moyen de nous mettre ensemble pour nous en sortir. Identifier nos préoccupations et nos urgences », a martelé Corneille Mulumba. En substance, sur le plan politique, il a appelé ses pairs à considérer le fait que « le processus électoral est dans l’impasse », jugeant le temps « beaucoup trop court pour prétendre organiser des élections convenables et crédibles ». D’un point de vue économique et social, il y est allé du constat que le peuple congolais « vit dans une misère chronique, un dénuement total et sous une tension permanente ». De souligner que dans pareil contexte « manger, se soigner ou scolariser les enfants constituent un casse-tête quotidien pour le Congolais moyen ». Et au plan sécuritaire, a-t-il plu au cofondateur de l’UDPS de relever, qu’il n’y a pas à tenir compte uniquement des tracasseries policières, des rançonnements des populations ainsi que des tueries quasi quotidiennes des paisibles citoyens dans l’Est de la RDC. De rajouter à cela que « notre pays lui-même est insécurisé par ses voisins sans que nos forces de sécurité, minées de l’intérieur, ne soient en mesure d’y donner la réponse musclée adéquate, remettant notre salut et notre défense entre les mains de la brigade spéciale de la Monusco ». De souligner aussi que, par ailleurs, le projet de balkanisation de la RDC reste toujours d’actualité avec « la guerre économique que se livrent les titans de l’Occident et de l’Orient à la base de la déstabilisation de l’Est ».

Une transition en vue

Les pionniers ont appelé la classe politique et de la société civile au réalisme politique. Ils les ont portés à se remettre à l’évidence. La tenue des élections dans les délais constitutionnels tels qu’ils l’exigent à l’unisson, « n’est plus faisable ». En tout cas, ils devront admettre qu’elles ne pourront être transparentes, crédibles et apaisées telles que tous l’espèrent. Le dialogue est présenté dès lors comme l’alternative incontournable vu qu’au 31 décembre 2016, la RDC va se retrouver avec des institutions illégitimes. Pour l’heure, il appert que seul le dialogue peut permettre d’en arriver aux « compromis susceptibles de générer un processus électoral apaisé, de préserver la cohésion nationale, l’unité et l’intégrité du Congo et de garantir une paix durable ».

Quitte à ne pas faire les choses à moitié, les pionniers sont allés jusqu’à suggérer les termes de référence du dialogue qui se doit d’être « politique et inclusif ». Dans leur pensée, les décisions adoptées devront impacter la gouvernance du pays les dix aux quinze prochaines années. Propice à créer les conditions de l’émergence de la RDC, il y sera question de faire prévaloir les intérêts supérieurs du Congo et du peuple aux ambitions des uns et des autres pour la magistrature suprême.

Pour ce qui est du processus électoral, il y a un prix à payer pour la démocratie et la souveraineté et la liberté de la nation. La prise en charge totale des élections par la RDC qui se doit d’en maîtriser le processus est le gage pour qu’elles soient convenables et apaisées. Mais de souligner qu’en plus de parler de cette organisation future, le dialogue devrait statuer sur la manière dont le pays sera gouverné au cours des mois à venir. Les Pionniers ont ainsi prôné l’acceptation d’une « période de transition pour conjurer les dérapages et le chaos prévisible lorsque les animateurs actuels des institutions seront tous devenus illégitimes ». Pour ce qui est des participants au dialogue dont le nombre a été estimé à 300 en raison de 100 délégués par composante, lesquelles sont le pouvoir en place et ses alliés, l’opposition et la société civile dans sa diversité. Par ailleurs, il a été préconisé la mise en place d’un comité préparatoire du dialogue de quinze personnes auxquels s’ajouteraient cinq experts. Les assises du dialogue dont la durée serait de 45 jours précédées des 15 jours des travaux du comité, ils auraient pour site Mbandaka ou Kisangani, en tout cas se tiendraient loin de Kinshasa.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Corneille Mulumba entouré de ses pairs du Regroupement des Pionniers

Notification: 

Non