Enseignement supérieur : une grève couve à l’Unikin

L’Association des professeurs de l’université de Kinshasa (Apukin) menace d’aller en grève. Elle accuse le gouvernement du non-respect du protocole d’accord signé, à la fin de l’année dernière, avec le banc syndical des professeurs de l’Enseignement supérieur (ESU). Dans une déclaration lue par son président, le Pr Antoine Kitombole, cette association exhorte l'exécutif  national à « revenir au bons sens au risque d’occasionner une nouvelle grève des professeurs. Le gouvernement ne respecte pas les engagements pris depuis le 13 octobre 2017 en faveur des professeurs. Même les arrêtés d’application de la loi cadre de l’enseignement national du 11 février 2014 ne sont pas signés, sans oublier que le palier prévu pour la paie des mois d’avril, mai et juin n’a pas été programmé et pourtant les professeurs ont continué d’assumer leur devoir ».

Bonne foi trahie

Au mois de février dernier, l’Apukin, par la voix de son président, s’était félicitée de l’application par le gouvernement du protocole signé avec le banc syndical des professeurs de l’ESU. Le Pr Antoine Kitombole avait reconnu la "bonne foi" de l'exécutif en répondant favorablement à la demande des professeurs, conformément à ce protocole d’accord qui avait déjà connu son début d'application et qui avait permis, à cette période, l’arrêt de la grève des professeurs. Mais si les professeurs menacent d’arrêter de nouveau le travail, cela signifie que le gouvernement ne respecte plus les engagements pris.

En rappel, parmi les points sur lesquels les deux parties se sont mises d’accord, figure la réduction de l’écart de salaire occasionné par l’instabilité du franc congolais que le gouvernement avait pris l’engagement de payer par tranche. « Déjà en cette année, une partie sera payée », s’était réjoui le président de l’Apukin, juste après la signature du document. Quant aux crédits-véhicules, le gouvernement avait décidé de livrer, dans un premier temps, dix-sept véhicules aux professeurs qui n’avaient pas bénéficié de cette faveur, avant de voir dans quelle mesure rembourser cette somme. Les professeurs, de leur côté, s’étaient notamment engagés à lever la grève et contribuer à la réussite de la rentrée académique 2017-2018.