Examens d’État : les bacheliers aveugles déplorent la disparition de leurs copies

Jeudi 7 Août 2014 - 13:45

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Cinq aveugles avaient été déclarés admis au baccalauréat, session de juin 2014. Seulement, ces nouveaux bacheliers aveugles se sont exprimés le 06 août à Brazzaville pour évoquer la disparition des copies de philosophie en écriture braille à la direction des examens et concours.

Le porte-parole de ce collectif des élèves aveugles, Cardorel Christain Van Manoungou, qui s’est indigné à la maison de l’aveugle rappelle que « le fait a impacté négativement sur les mentions de leurs diplômes ». Il persiste et signe sur le tort causé aux élèves aveugles. « Si les copies d’examen de philosophie en braille étaient corrigées normalement, cela devrait influencer positivement leurs mentions au baccalauréat ». Cardorel Christain Van Manoungou a précisé que là où le bât blesse c'est que le phénomène est devenu récurrent. « Ainsi, à chaque session du baccalauréat, les élèves aveugles sont confrontés à ce type de problème. Ceci pourrait s’apparenter à un manque de considération de cette couche de la population. À moins que ce ne soit une négligence délibérée ».

Malgré ce contexte défavorable, le collectif des nouveaux bacheliers aveugles a salué, en leur fort intérieur, l’action entreprise par la ministre des Affaires sociales, Émilienne Raoul, qui leur a affecté des précepteurs ou répétiteurs. Dans un monde où la solidarité et la reconnaissance sont à créer, les aveugles ont aussi loué l’action de Léon Nkenzo, directeur de l’Institut national des aveugles du Congo pour son assistance pédagogique.

Quel avenir académique pour ces nouveaux bacheliers ?

Ils ont exprimé leur désir de s’inscrire tous à la faculté de droit. Par ailleurs, répondant à une question de savoir pourquoi les élèves aveugles avaient plus d'engouement pour les études littéraires, Cardorel Christain Van Manoungou, a évoqué la carence en professeurs dans des matières scientifiques. D'où son cri de coeur à l’État qui doit regarder ce problème auquel est confronté l’Institut national des aveugles du Congo alors que l'établissement regorge d'élèves qui affichent leur volonté d’apprendre les sciences.

Fortuné Ibara et Rodolphe Gassayes Mouandzah (stagiaire)