Fermeture du cachot clandestin : la DGM dénonce une « intoxication médiatique »

Samedi 21 Novembre 2020 - 13:49

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Le service qui donne sa version des faits a reconnu que ces lieux de détention étaient des centres de transits utilisés lors des arrestations qu’il opère. Mais il estime, par ailleurs, que la médiatisation de la descente du ministre sur le terrain a « outrepassé les limites ».

La Direction générale de migration (DGM) a dénoncé « une campagne d’intoxication après la fermeture d’un cachot dit clandestin par le ministre de l’Intérieur, Gilbert Kankonde Malamba ». Dans un communiqué rendu public dans la soirée du 19 novembre, ce service du ministère de l’Intérieur a indiqué qu’il était possible que son service s’occupant des frontières et des étrangers puisse posséder des cachots dits de transit pour des expatriés en situation d’irrégularité. A en croire la DGM, ces dits cachots seraient institués dans le but de procéder au contrôle ou détention préventive de toute personne en situation non en règle. « C’est dans ce contexte que le cachot réputé clandestin doit trouver son sens », précise le service dans son communiqué.

La DGM qui dit comprendre la visite du vice-Premier ministre, ministre chargé de l’Intérieur, Gilbert Kankonde, estime, par ailleurs, que la médiatisation de sa descente a outrepassé les limites. Le service dénonce ce qu’elle qualifie d’« intoxication médiatique ».

Une descente qui met à nu certaines réalités

Il est rappelé que le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Gilbert Kankonde, avait effectué, le 18 novembre, une visite d’inspection dans un cachot clandestin géré par les autorités de la DGM. La motivation de cette descente sur le terrain était, selon la cellule de presse de ce ministère, de s’imprégner de l’état d’incarcération des détenus. La source a indiqué que, sur place, ce membre du gouvernement a ordonné la fermeture immédiate de ce lieu de détention. « Aussitôt informé de cette nouvelle  par ses services spéciaux, le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, Gilbert Kankonde, s’est rendu sur le lieux dudit cachot secret, sis sur l’avenue du Haut commandement, dans la commune de la Gombe, où un chantier abandonné appartenant à la DGM est utilisé comme un lieu de détention des détenus secrets », a expliqué cette cellule.

Pour cette cellule du ministère de l’Intérieur, qui a fait savoir que la majorité de personnes trouvées en ce lieu a été constituée des expatriés (plus d’une dizaine), cette situation violerait la décision du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, qui avait ordonné, lors de son discours d’investiture, la fermeture des cachots clandestins. « Le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur était dans le regret de constater que des personnes soient détenues dans des conditions inhumaines et cela, depuis plus de neuf mois, sans procès-verbal, ni une quelconque réquisition transmise dans aucun parquet de la République », a précisé la source.

Déjà, le directeur adjoint de la DGM, Papy Mbuyi, réagissant à cette « découverte », avait fait savoir que ces lieux de détention étaient des centres de transits que ce service de l’Etat utilise lors des arrestations qu’elle opère. Devant ce qu’il avait qualifié d’irrégularités et violations des droits de ces sujets expatriés et congolais trouvés sur ces cachots clandestins, Gilbert Kankonde avait tout simplement ordonné la fermeture immédiate de ces lieux de détention illégales, tout en rassurant que certaines autres dispositions allaient être prises sous peu.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Le ministre devant des personnes découvertes dans ce cachot Photo 2: Un dortoir dans le cachot clandestin

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