France/Sénégal : Bernard Cazeneuve appelle à la coopération contre le terrorisme et la lutte contre la radicalisationMercredi 12 Octobre 2016 - 16:15 En visite à Dakar au Sénégal dans le cadre de la coopération bilatérale, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a rencontré son homologue sénégalais, Abdoulaye Daouda Diallo. Au centre de leur entretien: la lutte contre le terrorisme et la radicalisation. Une nouvelle convention a été signée. "L'islamisme radical est enkysté dans certains territoires, il faudrait du temps pour l'éradiquer. La propagande sur internet agit sur les plus vulnérables, bien que de plus en plus empêchée par les mesures que nous avons prises", a reconnu Bernard Cazeneuve. Dans l'accord qu'il a signé avec son homologue sénégalais, qui est le prolongement des conventions déjà signées, Bernard Cazeneuve a déclaré : " la France et le Sénégal sont confrontés à une réalité. Cette réalité est celle de l'activité de groupes criminels qui agissent sur le plan international, dans le domaine de la traite et des êtres humains, du trafic de stupéfiants dont les activités peuvent contribuer au financement des groupes terroristes". "Les deux Etats se trouvent dans les continents durement frappés par le terrorisme", a poursuivi Bernard Cazeneuve. Parmi les villes africaines frappées, il cite Bamako la capitale malienne, Ouagadougou la capitale du Burkina Faso. La France et ses partenaires africains vont associer leur intelligence pour maîtriser les fontières. Il a appelé au recours à la biométrie pour mieux contrôler les zones frontalières, afin de maîtiser le franchissement des frontières. Bakary Sambe : "la France pourrait s'inspirer de l'expérience sénégalaise en résilience communautaire au terrorisme" Enseignant chercheur au Centre d'études des religions (CER), des Civilisations, religions, arts et communication à l'université Gaston-Berger, Saint Louis du Sénégal, Bakary Sambe pense que "la France pourrait s'inspirer de l’expérience sénégalaise en résilience communautaire au terrorisme". Pour lui, " verser dans le tout-sécuritaire peut avoir dans les deux pays des retombées non souhaitables et priverait le nôtre [Sénégal] de leviers de médiation et de résilience à la base que sont les communautés religieuses dans toute leur diversité", jouant un rôle de paravent au Sénégal. Il appelle à la mutualisation des acquis et que chaque partie agisse sur sa valeur ajoutée: la France pour les mesures sécuritaires, le Sénégal sur ses capacités de maintien d'un dialogue et d'un cadre apaisé de construction de résiliences communautaires. "De la même manière que le Sénégal pourrait bénéficier des capacités de l’Hexagone en matière de renseignement et d’anticipation, la France devrait apprendre du Sénégal en matière de renforcement des résiliences communautaires même si le cadre institutionnel français n’a pas encore beaucoup facilité une interaction régulière et constructive avec les communautés religieuses sur des sujets représentant un enjeu majeur de cohésion nationale », conclut-t-il.
Noël Ndong Notification:Non |