Les souvenirs de la musique congolaise: l’épopée de Negro Succès

Le Négro Succès, fondé en 1962 à Kinshasa, en République démocratique du Congo, par le chanteur, auteur et compositeur Léon Bombolo, alias Bolhen (ancien sociétaire de l’OK Jazz), se distingue rapidement sur la scène musicale congolaise. En tant que chef d’orchestre du groupe, il accueille plusieurs artistes talentueux tels que Vicky Longomba, Léon Zozo Amba, Gaspard Luwowo, alias Gaspy (chanteurs), Armando Brazzos, Jean Dinos (guitare accompagnement), Samy Kiadiaka (Tumbas), ainsi qu’Empompo Loway, alias Deysse (saxo).

Dès sa création, le groupe signe avec la maison d’édition Loninguisa et enregistre ses premiers succès, parmi lesquels “Liwa ya Samuel”, “Mwana eboya mama” de Bolhen, ainsi que “Tomato” et “Soki yo bimi na mwana ya bato” de Vicky Longomba. Ces titres rencontrent un franc succès auprès du public.

En 1964, après plusieurs départs au sein du groupe, notamment celui de Vicky Longomba qui retourne à l’OK Jazz, Bolhen, sous l’influence du grand maître Luambo Makiadi Franco, décide de recruter son petit frère Siongo Bavon Luambo, alias Bavon Marie Marie, un auteur-compositeur, chanteur et guitariste virtuose. Cette arrivée marque un tournant majeur dans l’histoire du Négro Succès, qui se restructure ainsi :

• Chanteurs : Gaspard Luwowo, alias Gaspy, Hubert Dihunga, alias Djeskin, Flujos, Jojo, Moro Beya Maduna, alias Moro Maurice, Zozo

• Guitare solo : Bavon Marie Marie

• Guitare accompagnement : Mogo

• Guitare basse : Alphonse Epayo, alias Alphonso le Brun

• Percussions : Fredos (Tumbas), Maproco, Bosmin

• Saxophones : Andrey Menga

Lors de la première apparition du Négro Succès New-look, en décembre 1964, au Bar Vis-à-Vis, les mélomanes découvrent une évolution du style “Rumba Odemba”, avec un tempo accéléré sous l’influence de la guitare de Bavon Marie Marie. S’inspirant du style de son frère aîné Franco, il y intègre également des rythmes “Konono”, une musique traditionnelle Kongo originaire du Bas-Congo. Ce mélange unique séduit les amateurs des deux rives du fleuve Congo et propulse le Négro Succès au sommet de la scène musicale congolaise.

Le groupe enregistre alors plusieurs tubes emblématiques, parmi lesquels “Lucie”, “Mabé ya mbila”, “Na zangui héritier”, “Réel changement”, “Catho moké” et “Mokolo Nzambé ako pesa nga chance”, produits en 1966 sous le label Tcheza de Roger Izeidi.

Après la rupture de contrat avec Roger Izeidi en 1967 et l’arrivée du chanteur Joseph Mulamba, alias Mujos, le Négro Succès continue sur sa lancée avec des titres marquants comme “Muassi ya libala”, “Kobota elengui”, “Mille Zaïres pour Lucie”, “Libala ya ngaï na Zozo”, “Etabé ya Mofudé” et “Nakota Zébola”, des chansons qui restent gravées dans la mémoire collective congolaise.

À suivre…